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--------------------------- 22.06 .05-Arrêté par les services secrets pour avoir évoqué l'état d'esprit du Président Reporters sans frontières « s'élève contre les méthodes inadmissibles » employées par la présidence burundaise pour « châtier » Etienne Ndikuriyo, de la radio privée Bonesha FM et de l'agence Zoom-Net, convoqué puis détenu par les services secrets depuis le 14 juin 2005 à l'aube, après la publication d'un article sur le chef de l'Etat. « Nous sommes extrêmement surpris par le comportement archaïque de la présidence, qui mandate sa police secrète de manière totalement illégale pour châtier un journaliste qui lui semble insolent, a déclaré Reporters sans frontières. Etienne Ndikuriyo doit être libéré immédiatement. Il est paradoxal de devoir rappeler au président Domitien Ndayizeye que son pays dispose d'une Constitution, d'une législation et d'un système judiciaire, lesquels ont été sévèrement bafoués avec le traitement réservé à ce journaliste. Alors que le pays sort d'un scrutin crucial pour l'avenir du pays, le chef de l'Etat, garant des institutions, doit s'expliquer publiquement sur cet épisode navrant, puisque tous les regards sont tournés vers lui. » Le 14 juin aux alentours de 7 heures 30, Etienne Ndikuriyo a été convoqué au téléphone par le chef des services secrets, le lieutenant-colonel Janvier Rubwebwe, au sujet d'un article paru dans Zoom-Net évoquant l'état dépressif dans lequel le président burundais serait tombé après la défaite de son parti aux élections communales du 3 juin. Au siège de la « Documentation nationale », le journaliste a été interrogé sur les « propos outrageants envers le chef de l'Etat qu'il a signés de sa main », selon une source anonyme, citée par l'Agence France-Presse (AFP). Interrogé par Reporters sans frontières à la mi-journée, le lieutenant-colonel Rubwebwe a affirmé n'être au courant de rien, alors qu'une dépêche de l'agence Associated Press (AP) l'avait préalablement cité, disant que le journaliste avait été arrêté pour l'obliger à « révéler ses sources ». Selon une source gouvernementale anonyme contactée par l'organisation, l'ordre d'arrêter Etienne Ndikuriyo provient directement de la présidence, dont dépendent les services secrets. Après le premier appel de Reporters sans frontières au chef des services secrets, ce dernier n'a plus répondu à son téléphone. Selon une source locale, il a même refusé de répondre à un membre du gouvernement. « Le journaliste n'a fait que rapporter les propos de l'entourage du Président qui a parlé de dépression à son propos, a expliqué Léon Masengo, rédacteur en chef de Bonesha FM. Le Président ne s'est pas exprimé depuis les communales… » En fin de journée, Léon Masengo a pu rendre visite à Etienne Ndikuriyo et a été autorisé à lui parler, à une distance de dix mètres. « Il était fatigué, mais il tenait le coup. Il a passé toute la journée à subir un feu roulant de questions, sous le soleil, a-t-il raconté à Reporters sans frontières. On m'a dit qu'il allait passer la nuit en détention, et peut-être même plusieurs jours. »
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Updated on 20.01.2016