Zhao Yan a été jugé, le 16 juin 2006, par la Cour populaire intermédiaire N°2 de Pékin. Reporters sans frontières est indignée par le déroulement du procès qui a bafoué les droits les plus élémentaires de la défense. Le collaborateur du New York Times était jugé pour « divulgation de secrets d'Etat » et pour « fraude ».
Reporters sans frontières est consternée par l'illégalité la plus complète qui entoure l'affaire
Zhao Yan. Alors qu'un verdict devait, selon le code de procédure chinois, être prononcé avant le 25 juillet dernier, le tribunal n'a pour l'instant donné aucun avis. La cour avait un mois et demi pour se prononcer. Les avocats du collaborateur du New York Times ont déposé une demande de libération de leur client. « Nous espérons que les autorités reconnaîtront les irrégularités dans cette affaire, pour prendre une décision juste », a déclaré l'avocat Guan Anping interrogé par l'Agence France-Presse.
Zhao Yan risque la peine de mort pour « fraude » et « divulgation de secrets d'Etat ». Il a été jugé à huis clos le 16 juin 2006 par le tribunal intermédiaire numéro 2 de Pékin.
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16.06.06 - Zhao Yan jugé à huis clos, sans témoins et en quelques heures
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Le 16 juin 2006, le procès de
Zhao Yan, collaborateur du
New York Times, s'est tenu à huis clos devant la Cour populaire intermédiaire N° 2 de Pékin. Aucun témoin n'a été autorisé à comparaître.
“Nous dénonçons les conditions honteuses dans lesquelles a eu lieu le procès : les témoins n'ont pas été entendus, le procès s'est déroulé à huis clos et s'est limité à la lecture de documents. Cette procédure expéditive a clairement été guidée par des raisons politiques et partiales et a bafoué les droits les plus élémentaires de la défense. Enfin, quelle justice pourrait faire croire qu'elle peut se prononcer sur une charge aussi grave en une seule journée ?”, a déclaré Reporters sans frontières.
Mo Shaoping, l'avocat de Zhao Yan, a déclaré à Reporters sans frontières que le procès était terminé et que la “Cour avait suivi la procédure formelle” mais que le jugement n'avait pas encore été rendu. Il a ajouté qu'aucun témoin n'a été entendu, précisant toutefois que Zhao Yan était présent et qu'il a pu parler. Il a plaidé non coupable. Selon un autre avocat de la défense, il est en meilleur état de santé que dans les premiers mois de sa détention.
Les avocats ne sont pas autorisés à commenter la procédure, car le procès portait sur l'accusation de “divulgation de secrets d'Etat”. Ce crime est passible de la peine de mort. Zhao Yan était également jugé pour “fraude”.
La soeur du journaliste, Zhao Kun, avait demandé à assister au procès, mais sa requête a été refusée par les autorités judiciaires. Elle s'est alors rendue devant le tribunal avec plusieurs amis ainsi que des journalistes étrangers.
Zhao Yan, lauréat du Prix Reporters sans frontières - Fondation de France 2005, a été emprisonné le 17 septembre 2004, puis placé en état d'arrestation le 20 octobre 2004. Il est notamment accusé d'avoir révélé à la rédaction du
New York Times la retraite politique de Jiang Zemin avant son annonce officielle.