Nouvelle purge au quotidien de la jeunesse de Chine

Reporters sans frontières est consternée par la nouvelle purge opérée par la Ligue de la jeunesse communiste et le Département de la propagande au sein de la direction et de la rédaction du Zhongguo Qingnian Bao (Le Quotidien de la jeunesse de Chine). Le pouvoir sanctionne ainsi les dirigeants du journal parce qu'ils n'ont pas mis au pas une rédaction jugée trop libérale. "Les dirigeants et les employés de ce journal n'en finissent pas de payer l'affaire de Bing Dian et une certaine liberté de ton qui déplait aux censeurs du Parti communiste. Ces nouvelles sanctions rappellent aux journalistes chinois que leur sort reste lié au bon vouloir de leur institution de tutelle et du Département de la propagande", a affirmé l'organisation. Le 13 octobre, Li Erliang a été démis de ses fonctions de rédacteur en chef du Zhongguo Qingnian Bao. Il a été nommé rédacteur en chef de Zhonghua Er Nu (Enfants de la Patrie), une publication de bien moindre importance qui met en valeur la réussite de personnalités chinoises. Comme le Zhongguo Qingnian Bao, le Zhonghua Er Nu appartient à la Ligue de la jeunesse communiste. Li Erliang est remplacé par Chen Xiaochun, journaliste depuis 30 ans au sein du quotidien. Il avait déjà remplacé Li Datong a la tête du célèbre supplément Bing Dian. De même, Wang Hongyou, qui cumulait les postes de directeur et de secrétaire général de la cellule du Parti communiste au sein du Zhongguo Qingnian Bao, a perdu son poste de directeur au profit de Xu Lixin. Selon un journaliste de Pékin, ces remplacements pourraient être provisoires. Des fidèles de la Ligue de la jeunesse communiste, soutien traditionnel du président Hu Jintao, pourraient être nommés afin de mieux contrôler ce journal vendu par abonnement à des centaines de milliers d'exemplaires. En février 2006, Bing Dian supplément hebdomadaire très populaire du Zhongguo Qingnian Bao, avait été décapité de ses deux principaux animateurs Li Datong et Lu Yaogang. Les deux journalistes avaient été mutés et mis au placard dans le Centre de recherche sur le journalisme du quotidien.