Reporters sans frontières se joint à l'appel lancé par le président de l'Union fédérale des journalistes du Pakistan en faveur de Hayatullah Khan, journaliste du quotidien Ausaf, disparu depuis le 5 décembre 2005. L'organisation demande également au gouvernement de s'expliquer sur l'enlèvement, pendant une journée, d'Abdul Aziz Lasi, du quotidien Intikhab au Baloutchistan.
Reporters sans frontières se joint à l'appel lancé, le 18 février, par Pervez Shaukat, président de l'Union fédérale des journalistes du Pakistan (PFUJ), en faveur deHayatullah Khan, disparu depuis le 5 décembre 2005. Cette mobilisation intervient alors qu'un autre journaliste, Abdul Aziz Lasi, du quotidien Intikhab, a été enlevé pendant une journée par les services secrets militaires au Baloutchistan (Sud-Ouest).
« L'enlèvement d'Abdul Aziz Lasi nous rappelle qu'un autre journaliste, Hayatullah Khan, a disparu depuis plus de onze semaines dans la zone tribale du Nord Waziristan. Des sources diverses soupçonnent les services secrets militaires d'être les auteurs de ces deux enlèvements. Le gouvernement doit s'expliquer sur ces deux affaires », a affirmé Reporters sans frontières.
Abdul Aziz Lasi, chef du bureau du quotidien régional Intikhab au Baloutchistan (Sud-Ouest), a été enlevé, le 15 février, à Hub (au nord-ouest de Karachi). Il venait de prendre des clichés des corps de trois ingénieurs chinois assassinés dans cette province, touchée par des affrontements entre les forces de sécurité et des groupes armés.
Ce nouvel incident survient alors que l'Union fédérale des journalistes du Pakistan (PFUJ) a donné au gouverneur de la Province de la frontière du Nord-Ouest (NWFP) jusqu'au 10 mars pour retrouver Hayatullah Khan, journaliste du quotidien en ourdou Ausaf et photographe pour l'agence European Press Photo Agency (EPA). Il a été enlevé par des hommes armés le 5 décembre 2005, à Mir Ali, dans la zone tribale du Nord Waziristan. Quelques jours auparavant, Hayatullah Khan avait contredit l'armée pakistanaise, photographies à l'appui, en affirmant qu'un responsable d'Al-Qaida avait été tué par un missile américain, et non pas dans une explosion accidentelle.
Lors de la manifestation organisée le 18 février à Peshawar, par l'Union des journalistes des zones tribales (TUJ), l'Union des journalistes de Khyber (KUJ), et la PFUJ, l'épouse de Hayatullah Khan a affirmé dans un message lu par ses enfants : « Je suis la veuve d'un mari vivant. Je souhaite que la communauté journalistique nous aide à retrouver Hayatullah. » De son côté, Sailab Mehsud, président de la TUJ, a déclaré que le « journalisme est paralysé dans les zones tribales », du fait des attaques des extrémistes et des menaces du gouvernement.
Plusieurs participants, notamment Pervez Shaukat, président de la PFUJ, ont accusé les autorités de ne pas assez agir et d'intimider ceux qui se mobilisent en faveur de Hayatullah Khan. Récemment, un collaborateur du gouverneur avait déclaré à des journalistes de Peshawar : « Plus vous faites de bruit, plus vous prolongez la captivité de Hayatullah ».