Nouvelle attaque contre le groupe Express Media

Une équipe du groupe Express Media a de nouveau été la cible d’une attaque, le 28 mars 2014, dans la ville de Lahore (Est du Pakistan). Le journaliste Raza Rumi s’en est sorti indemne, mais son chauffeur a été tué et son garde du corps blessé. “Nous sommes choqués par cette nouvelle attaque à l’encontre de professionnels des médias, qui semble avoir été orchestrée dans le but d’éliminer une voix critique des taliban. Les collaborateurs du groupe Express Media paient de leur vie leur engagement pour faire vivre le pluralisme, dans un contexte où les groupes extrémistes ne reculent devant aucune violence pour tenter d’imposer le silence. Il est plus que temps pour les autorités de mettre en oeuvre des mesures concrètes pour sécuriser le travail des journalistes et arrêter les auteurs de ces attaques afin qu’ils cessent d’agir en toute impunité”, déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie-Pacifique de Reporters sans frontières. Raza Rumi quittait le bureau d’Express Television pour rentrer chez lui lorsque des individus non-identifiés ont ouvert le feu sur sa voiture, à proximité du marché de Raja. Le chauffeur, Mustapha, est décédé de ses blessures à l’hôpital. Le garde du corps, blessé, a pu appeler à l’aide. Raza Rumi est journaliste pour l’hebdomadaire de tendance libérale The Friday Times, et a récemment commencé à animer une émission politique pour la chaîne Express News TV, “Khabar Se Agay” (Beyond the News). Il a indiqué ne pas avoir reçu de menaces directes, mais se sait placé sur la liste des personnes à abattre établies par des groupes extrémistes. C’est la cinquième attaque dont est victime le groupe Express Media depuis août 2013. Il y a deux semaines, un engin explosif avait été désamorcé devant le domicile d’un journaliste à Peshawar. En janvier 2014, trois collaborateurs avaient été assassinés à Karachi. Différents locaux du groupes à Karachi avaient été la cible d’attaques violentes en août et en décembre 2013. Ces attaques ont été revendiquées par le groupe Tehreek-i-Taliban, qui cherche à réduire au silence toutes les voix qui s’opposeraient à leur campagne d’intimidation des médias. Le 19 mars dernier, le Premier Ministre Nawaz Sharif avait annoncé la création d’une commission chargée d’étudier des mesures de protection pour les journalistes. Le Pakistan, qui est l’un des pays les plus meurtriers au monde pour la profession avec sept journalistes tués en 2013, se situe en 158e place sur 180 pays dans le classement de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Publié le
Updated on 20.01.2016