Nouvelle arrestation d’un journaliste
Organisation :
Alors que les arrestations et condamnations de blogueurs se multiplient, Reporters sans frontières apprend la détention, par les autorités vietnamiennes, d’un journaliste et essayiste politique depuis le 17 juillet 2012.
“Laisser filtrer un mois plus tard l’arrestation d’un citoyen maintenu au secret, voilà bien la marque d’un régime arbitraire, a déploré l’organisation. Nous réitérons notre indignation face au regain de répression qui s’abat actuellement sur tous ceux qui osent exprimer une opinion critique des autorités vietnamiennes. Une fois de plus, ces dernières font preuve d’une intolérance et d’une incompréhension totales face à la critique, automatiquement assimilée à une arme visant à renverser le pouvoir. Pham Chi Dung doit immédiatement être remis en liberté et bénéficier d’un procès équitable.”
Agé de 46 ans, Pham Chi Dung a été arrêté le 17 juillet 2012 et inculpé pour “tentative de renversement du gouvernement vietnamien”. D’après les autorités, il aurait “conspiré avec des réactionnaires étrangers” et “travaillé sur des documents contenant des éléments fabriqués de toutes pièces et diffamatoires à l’égard du gouvernement, dans le but de le renverser”.
Haut fonctionnaire du ministère de l’Intérieur détaché au comité populaire (mairie) d’Ho Chi Minh ville, Pham Chi Dung a également travaillé plusieurs années avec Truong Tan Sang, l'actuel président du Vietnam. Mais ces dernières années, il a aussi signé de nombreux articles critiques du régime pour la revue en ligne Phia Truoc. De la corruption à l’absence de liberté de la presse, en passant par l’influence des groupes d’intérêts dans la politique vietnamienne, les problèmes environnementaux ou la mainmise du premier ministre sur une partie de l’économie, Pham Chi Dung y abordait les thèmes les plus sensibles. Le journaliste a également une carrière littéraire depuis 1986.
Le Vietnam figure à la 172e place sur 179 pays dans le classement mondial de la liberté de la presse 2011/2012 établi par Reporters sans frontières. Au moins cinq journalistes et dix-neuf net-citoyens sont actuellement emprisonnés pour s’être exprimés librement, ce qui fait du pays la troisième prison du monde pour les blogueurs et cyberdissidents, après la Chine et l’Iran. Le Vietnam compte parmi les douze Etats que l’organisation désigne comme “Ennemis d’Internet” pour leur usage systématique de la cybercensure.
Publié le
Updated on
20.01.2016