“Nous ferons tout pour que la voix de Le Quoc Quan, injustement emprisonné, soit plus audible”
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Enfermé dans son mutisme, le régime du Parti communiste a confirmé, le 18 février 2014, la condamnation de Le Quoc Quan à 30 mois de prison et 40 000 euros d’amende pour “fraude fiscale”. Reporters sans frontières est profondément indignée par la décision de la Cour d’appel de Hanoï et exige la remise en liberté du blogueur.
“Cette condamnation vise à a renforcer l’autocensure et dissuader tous les soutiens de Le Quoc Quan et des acteurs libres de l’information de continuer leur combat. Nous condamnons les conditions dans lesquelles se sont déroulées le procès. Des centaines de citoyens venus soutenir Le Quoc Quan ont été tenus à l’écart du tribunal, alors que seules la mère et l’épouse de l’accusé ont pu assister à l’audience. Nous alertons également sur l’état de santé du blogueur, en grève de la faim depuis 17 jours afin de contester le traitement qu’il subit. Le Quoc Quan a même brièvement perdu connaissance durant l’audience. Nous appelons donc à sa remise en liberté immédiate pour des raisons humanitaires”, déclare Benjamin Ismaïl, responsable du bureau Asie Pacifique de Reporters sans frontières.
“Notre réponse aux autorités vietnamiennes ne se fera pas attendre. Durant ces prochains jours, nous ferons tout pour que la voix du blogueur Le Quoc Quan, injustement emprisonné, soit plus audible. Dès aujourd’hui, nous entreprenons de traduire ses écrits et de les faire circuler afin que les violations des droits de l’homme qu’il dénonçait et qui gênent tant les autorités, soient connues du plus grand nombre” ajoute t-il.
La retransmission du procès pour les journalistes dans une salle annexe à la salle d’audience, a été coupée quasi immédiatement suite à l’annonce du jugement, censurant ainsi la réaction de Le Quoc Quan. Ce dernier a vivement contesté sa condamnation mais ne dispose d’aucun moyen de recours suite à la décision de la Cour d’appel.
L’ampleur de la mobilisation aux abords du tribunal par les soutiens du blogueur, très rare dans ce régime répressif, est à souligner.
En octobre dernier, la Cour de Hanoï avait condamné l’avocat à la même peine de prison : 30 mois de prison et une amende conséquente pour fraude fiscale.
Le Quoc Quan, avocat de 41 ans a été arrêté en décembre 2012. Son procès, initialement prévu le 9 juillet, avait été reporté à la dernière minute. Les raisons officieuses de son arrestation sont liées à ses activités de blogueur et ses appels au pluralisme politique, à la liberté de religion et à l’application des droits civiques. Il avait été arrêté au lendemain de la publication d’un article critique envers l’article 4 de la Constitution du Vietnam, affirmant le rôle proéminent du Parti communiste dans la gestion des affaires du pays.
Il y a quelques jours, Reporters sans frontières à une nouvelle fois tenté, en vain, de remettre au ministre de la Culture et du Tourisme la pétition, qui a déjà récolté plus de 32 000 signatures, et qui réclame la libération des blogueurs.
Malgré la répression croissante, de nouvelles initiatives citoyennes continuent de voir le jour sur Internet : Former Vietnamese Prisoners of Conscience (FVPoC)
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Le Vietnam se situe à la 174ème position sur 180 dans le nouveau classement mondial de la liberté de la presse de Reporters sans frontières. Il s’agit de la seconde prison mondiale à ciel ouvert pour les blogueurs et net-citoyens.
Publié le
Updated on
20.01.2016