A l'occasion de la commémoration de l'instauration de la République cubaine, le 20 mai 1902, Reporters sans frontières appelle à la poursuite des efforts diplomatiques en direction de l'île. Il est toujours interdit aux Cubains d'accéder à Internet dans les mêmes conditions que les étrangers et vingt-quatre journalistes sont actuellement derrière les barreaux.
A l'occasion de la commémoration de l'instauration de la République cubaine, le 20 mai 1902, Reporters sans frontières appelle à la poursuite des efforts diplomatiques en direction de l'île. Lors de son accession à la tête du régime, le 24 février 2008, Raúl Castro a déclaré vouloir supprimer “l'excès d'interdictions et de régulations” auquel l'île est assujetie. Pourtant, il est toujours interdit aux Cubains d'accéder à Internet dans les mêmes conditions que les étrangers et vingt-quatre journalistes sont actuellement derrière les barreaux.
“Le début de mandat de Raúl Castro laissait espérer plus de liberté. Les réformes engagées sont bien en-deçà des espérances et la population reste victime de l'oppression. Nous demandons l'abolition des règles discriminatoires infligées aux Cubains et appelons à la poursuite des efforts diplomatiques susceptibles de changer la situation. Nous souhaitons aussi la levée de l'embargo nord-américain imposé à Cuba depuis 1962. Ce dispositif, récusé par la totalité de la communauté internationale, n'a fait que conforter le régime, tout en pénalisant la population", estime l'organisation.
A son arrivée au pouvoir, Raúl Castro a autorisé l'accès aux hôtels touristiques aux citoyens cubains, rares lieux où Internet est accessible. Cependant, il n'est toujours pas possible pour eux de se connecter (voir vidéo). Plusieurs hôtels du pays exigeraient d'apporter la preuve que l'on habite loin de l'archipel cubain pour avoir l'autorisation de naviguer sur la toile. Raúl Castro a également fait savoir le 3 mai 2008 qu'il n'était plus considéré comme illégal de posséder un ordinateur personnel. Cependant, leur prix prohibitif laisse les blogueurs sans ordinateur. Toutefois, ces-derniers permettent à des textes, des vidéos et des témoignages de circuler sur l'île. Mais à Cubain un internaute risque jusqu'à 20 ans de prison s'il publie un article “contre-révolutionnaire” (article 91) sur des sites Internet et cinq ans s'il se connecte illégalement à Internet.
1 - Restrictions sur Internet
- salaire moyen : 20 dollars par mois
- prix moyen d'un ordinateur : 800 dollars
- prix moyen d'une heure de connexion à Internet : 6 dollars
Cuba reste la deuxième prison du monde pour les journalistes après la Chine. Parmi les 24 professionnels des médias emprisonnés, 19 ont été arrêtés en 2003 et condamnés à des peines allant de quatorze à vingt-sept ans de prison, sous le prétexte fallacieux d'être "des mercenaires à la solde des États-Unis". Parmi eux, Ricardo González Alfonso, directeur de la revue De Cuba et correspondant de l'organisation, incarcéré au Combinado del Este à La Havane. Par ailleurs, quatre journalistes ont écopé de peine allant de trois à quatre ans de prison depuis la "transition" assumée par Raúl Castro en juillet 2006. Le dernier en date, Alberto Santiago Du Bouchet, de Habana Press, a été condamné à trois ans de prison pour "outrage" le 12 mai 2009.
Lire le texte de la blogueuse Yoani Sanchez concernant les libertés sur Internet à Cuba
Article 53 de la Constitution de 1976 : "La liberté de parole et de presse conforme aux objectifs de la société socialiste est reconnue aux citoyens. Les conditions matérielles pour l'existence de cette liberté sont assurées par le fait que la presse, la radio, la télévision, le cinéma et autres mass média appartiennent à l'Etat ou à la société, et ne relèvent en aucun cas de la propriété privée, ce qui garantit leur utilisation au service exclusif du peuple travailleur et dans l'intérêt de la société."