Nicolas Sarkozy en Chine : les droits humains sont-ils au programme ?

ACAT (Action des Chrétiens pour l’Abolition de la Torture) Agir pour les Droits de l’homme Amnesty International Fédération Internationale des Droits de l’Homme Comité de soutien au Peuple Tibétain International Campaign for Tibet Solidarité Chine Reporters Sans Frontières Nicolas Sarkozy en Chine : les droits humains sont-ils au programme ? Paris, le 26 avril 2010 – Un collectif de huit associations pour le respect des droits humains en Chine s’unit en amont de la visite d’Etat de Nicolas Sarkozy mercredi à Pékin puis à Shanghai à l’inauguration de l’Exposition Universelle, pour réitérer leurs préoccupations en matière de droits humains en Chine. De nombreux citoyens chinois, intellectuels, avocats, internautes, ouvriers, ou paysans, qui ont tenté de faire entendre leur voix de façon pacifique continuent de subir la répression, la violence de la police ou des autorités chinoises. A l’approche de l’Exposition universelle qui ouvre ses portes le 1er mai prochain, force est de constater qu’il n’y a pas de signes d’ouverture. La France, comme l’Union Européenne et en particulier la nouvelle représentante pour les Relations extérieures Mme Ashton, doivent saisir l’opportunité de ces visites en Chine, pour apporter un soutien sans faille aux militants des droits humains et de la démocratie dans le pays. Des Chinois, que la France a elle-même honorés en leur décernant le Prix des Droits de l’Homme ou le titre de Citoyen d’honneur de la Ville de Paris, sont toujours en détention. Il s’agit par exemple de Hu Jia, qui milite pour l’écologie et lutte contre le SIDA, malade et sans accès au traitement, et de Chen Guangcheng, avocat aveugle. On compte également, Gao Zhisheng et Li Heping, deux avocats torturés par la police,.ou encore le Dalaï Lama, citoyen d’honneur de la Ville de Paris, empêché de se rendre auprès des victimes du récent séisme de Qinghaï. Les manifestations et les révoltes sont quotidiennes dans toute la Chine, face aux abus de pouvoir et à l'injustice. La volonté des autorités chinoises de maintenir à tout prix la stabilité empêche la mise en place de réformes politiques. Le système souffre de multiples maux : corruption, absence de transparence, liberté d’expression bafouée. A la veille de la visite de Nicolas Sarkozy, le collectif d’associations dénonce: - des entraves systématiques à la liberté d’expression alors que le contrôle politique sur Shanghai et les journalistes va s’accentuer à l’occasion de l’Exposition universelle. - la politique de censure des autorités chinoises notamment sur internet. L’entreprise Google a, elle-même, dénoncé le piratage de comptes de messageries électroniques de défenseurs des droits humains. - la situation des Ouïghours et des Tibétains qui subissent, en permanence, des oppressions et toutes formes de discriminations. Au Xinjiang, les autorités accusent généralement les Ouïghours des « trois maux » : « terrorisme, séparatisme et extrémisme religieux ». Quant au Tibet, à la suite des manifestations qui ont débuté le 10 mars 2008 et dont la grande majorité étaient pacifiques, plus de 700 personnes ont été arrêtées ou ont disparu et de nombreuses ont été condamnées à des peines allant de trois ans d'emprisonnement ferme à la réclusion à perpétuité ou la peine de mort - le secret d’Etat qui entoure les informations sur la peine de mort, le nombre de condamnations et d’exécutions de 2009 et ne permet pas d’estimations fiables.
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Updated on 20.01.2016