Nguyen Vu Binh en grève de la faim depuis plus de quinze jours
Organisation :
Nguyen Vu Binh, en grève de la faim depuis plus de quinze jours, se trouve aujourd'hui dans un état critique. Le 5 mai 2004, lorsque sa peine de sept ans de prison a été confirmée en appel, le cyberdissident a déclaré qu'il n'y avait, pour lui, que "la liberté ou la mort". Il refuse de se nourrir depuis lors.
Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude pour l'état de santé de Nguyen Vu Binh. L'organisation demande aux autorités vietnamiennes de fournir toute l'aide médicale nécessaire à sa survie. Reporters sans frontières demande également que la femme de Nguyen Vu Binh soit autorisée à lui rendre visite à la prison de Ba Sao.
Le cyberdissident entend protester ainsi contre sa condamnation injuste à sept ans de prison et trois ans d'assignation à résidence. Entre le 15 et le 18 mai, alors que son état de santé était déjà alarmant, il a été transféré à la prison de Ba Sao (province de Nam Ha, 100km d'Hanoi). Sa femme n'est pas autorisée à lui rendre visite et ne sait pas si son mari est encore en vie.
Cette affaire s'inscrit dans un contexte de répression grandissante envers la liberté d'expression sur Internet. Récemment, trois décrets ont été votés, créant un cadre légal pour le contrôle de la Toile. L'un d'entre eux oblige notamment les propriétaires de cybercafés à demander l'identité des usagers avant de les laisser se connecter, ceci pour permettre d'identifier les auteurs de textes "subversifs".
Rappel des faits :
Nguyen Vu Binh est un ancien journaliste d'une publication officielle du Parti communiste vietnamien, Tap Chi Cong San (Les Revues Communistes). Militant démocrate, il est le fondateur de l'organisation indépendante Démocratie et Liberté et l'auteur de nombreux textes diffusés sur Internet, depuis 2001, plaidant pour des réformes politiques et économiques dans le pays.
Le cyberdissident a été accusé d'avoir entretenu des relations avec des "dissidents subversifs", comme Le Chi Quang et Pham Hong Son, également sous les verrous. Il aurait ensuite reçu, de la part "d'une organisation réactionnaire basée à l'étranger", la somme de
4,5 millions de dongs vietnamiens (environ 230 euros). Les autorités lui ont également reproché sa participation à une association de lutte contre la corruption ainsi que sa demande, faite en 2000 aux autorités vietnamiennes, de créer un parti libéral démocratique. Enfin, Nguyen Vu Binh a été condamné pour avoir publié sur Internet des textes dont le contenu présentait un "caractère réactionnaire", notamment un essai intitulé "Réflexion sur les accords frontaliers sino-vietnamiens", dans lequel il critiquait un traité conclu entre la Chine et le Viêt-nam en 1999.
Publié le
Updated on
20.01.2016