Le cyberdissident a entamé une grève de la faim le 5 mai 2004, suite à son procès. Nguyen Vu Binh entend ainsi protester contre la confirmation en appel de sa condamnation à sept ans de prison et trois ans d'assignation à résidence. Reporters sans frontières dénonce de nouveau cette sentence injuste, qui pousse aujourd'hui ce défenseur des droits de l'homme à risquer sa vie.
Le cyberdissident a entamé une grève de la faim le 5 mai 2004, suite à son procès. Nguyen Vu Binh entend ainsi protester contre la confirmation en appel de sa condamnation à sept ans de prison et trois ans d'assignation à résidence. Reporters sans frontières dénonce de nouveau cette sentence injuste, qui pousse aujourd'hui ce défenseur des droits de l'homme à risquer sa vie.
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Le cyberdissident Nguyen Vu Binh, ancien journaliste d'une revue communiste vietnamienne, a vu sa peine confirmée en appel, le 5 mai 2004, par un tribunal de Hanoï. Journalistes et diplomates étrangers ont été empêchés d'assister à l'audience.
Reporters sans frontières est profondément déçue par la confirmation de cette sentence inique. "Nous dénonçons l'utilisation abusive de l'accusation "d'espionnage" pour condamner les cyberdissidents vietnamiens. Quel rapport peut-il y avoir entre le fait de publier des essais sur Internet, défendre les droits de l'homme, et une activité d'espionnage ? Cette condamnation rappelle que la liberté d'expression est constamment bafouée au Viêt-nam, sur Internet comme dans les autres médias", a déclaré l'organisation.
Le procès en appel a duré moins de deux heures. Les avocats de Nguyen Vu Binh, ainsi que sa femme et son père, étaient présents à l'audience. Journalistes étrangers et diplomates ont toutefois été tenus à l'écart du tribunal. D'après l'épouse du cyberdissident, son mari va entamer une grève de la faim pour réclamer sa libération
La peine de Nguyen Vu Binh a été confirmée alors que celle de Pham Hong Son, un autre cyberdissident, avait été réduite en appel,
le 26 août 2003, de treize à cinq ans de prison. Ce verdict particulièrement dur serait notamment lié à un témoignage de Vu Binh auprès du Congrès américain, en 2002, à propos des atteintes aux droits de l'homme dans son pays.
Il serait en outre accusé d'avoir été en contact avec des "dissidents subversifs", comme Le Chi Quang et Pham Hong Son, également sous les verrous. Il aurait ensuite reçu, de la part "d'une organisation réactionnaire basée à l'étranger", la somme de 4,5 millions de dongs vietnamiens (environ 230 euros). Lui étaient également reprochée sa participation à une association de lutte contre la corruption ainsi que sa demande, faite en 2000 aux autorités vietnamiennes, de créer un parti libéral démocratique. Nguyen Vu Binh a été enfin condamné pour avoir publié sur Internet des textes dont le contenu présentait un "caractère réactionnaire", notamment un essai intitulé "Réflexion sur les accords frontaliers sino-vietnamiens", dans lequel il critiquait un traité conclu entre la Chine et le Viêt-nam en 1999.
Avec sept personnes derrière les barreaux, le Viêt-nam est la deuxième plus grande prison du monde pour les cyberdissidents, derrière son voisin chinois. Les autorités censurent le Net et surveillent les e-mails pour traquer les internautes dissidents. Pour plus d'information sur la liberté d'expression sur Internet dans ce pays, consultez le rapport "
Internet sous surveillance", publié en 2003 par Reporters sans frontières.
Eléments biographiques :
Nguyen Vu Binh est un ancien journaliste d'une publication officielle du Parti communiste vietnamien, Tap Chi Cong San (Les Revues Communistes). Militant démocrate, il est le fondateur de l'organisation indépendante Démocratie et Liberté et l'auteur de nombreux textes diffusés sur Internet, depuis 2001, plaidant pour des réformes politiques et économiques dans le pays.
Version vietnamienne du communiqué :