Reporters sans frontières condamne la peine infligée aux deux avocats et cyberdissidents
Nguyen Van Dai et
Le Thi Cong Nhan.
En vertu de l'article 88 du code pénal vietnamien ils ont été accusés de "propagande hostile contre la République socialiste du Viêt-nam" et condamnés, le 27 novembre 2007, à respectivement quatre et trois ans de prison ferme ainsi que quatre et trois ans de résidence surveillée à leur sortie. Ils avaient été condamnés en première instance à cinq et quatre ans de prison.
"Le chef d'accusation de "propagande hostile à l'encontre du gouvernement" est beaucoup trop flou. Il est scandaleux de considérer un appel au multipartisme comme de la "propagande" contre le régime. Nous rappelons au gouvernement vietnamien qu'en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l'Onu, il doit d'abord respecter les conventions internationales qu'il a signées", a déclaré l'organisation.
Le Viêt-nam est membre de l'Organisation mondiale du commerce depuis le mois de janvier 2007 et membre non permanent du Conseil de sécurité de l'Onu pour le mandat 2008-2009. Le pays a connu sa pire vague de répression de cyberdissidents depuis 2002 entre mars et mai 2007. Actuellement, huit cyberdissidents sont enfermés dans le pays.
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26.11 - Reporters sans frontières appelle à la libération des deux cyberdissidents Nguyen Van Dai et Le Thi Cong Nhan lors de leur procès en appel
Reporters sans frontières appelle les diplomates basés à Hanoï à intervenir pour obtenir la libération des avocats et cyberdissidents
Nguyen Van Dai et Le Thi Cong Nhan, condamnés respectivement à cinq et quatre ans de prison, le 11 mai 2007, pour “propagande hostile contre la République socialiste du Viêtnam” en vertu de l'article 88 du code pénal.
“Nous sommes inquiets pour la liberté d'expression au Viêt-nam. Entre mars et mai derniers,
le pays a connu sa pire vague de répression contre les dissidents depuis 2002. Le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, est actuellement présent au Viêt-nam pour renforcer la coopération entre le pays et l'Union européenne. Nous demandons à la communauté internationale de se mobiliser pour obtenir la libération de
Nguyen Van Dai et de Le Thi Cong Nhan. Leur condamnation est injuste. Elle est intervenue à la suite d'un procès inique de quatre heures seulement. Nous espérons que la Cour de Hanoï n'emploiera pas la même méthode. Ce procès en appel est l'occasion de demander à la justice vietnamienne de revenir sur sa décision et de prouver sa bonne volonté”, a déclaré l'organisation.
Nguyen Van Dai et Le Thi Cong Nhan ont été arrêtés le 6 mars 2007 à leurs domiciles pour avoir écrit et distribué, notamment
par le biais d'Internet, des documents critiquant le pouvoir. D'après la justice vietnamienne, ils auraient également répondu à des médias étrangers et utilisé leur statut de juristes pour diffuser leur message. Le juge a estimé qu'ils avaient "gravement violé la Constitution et la loi vietnamienne en dénigrant le rôle du Parti communiste" et "déformé la situation de la démocratie et des droits de l'homme au Viêt-nam".
Leader du mouvement démocratique vietnamien, Nguyen Van Dai publiait régulièrement des essais en faveur de la démocratie sur des sites Internet basés à l'étranger. Peu avant son arrestation, l'avocat avait lancé un
blog (http://nguyenvandai.rsfblog.org/) sur la
plate-forme de Reporters sans frontières (www.rsfblog.org). Il y avait publié un essai sur les partis politiques ainsi que les photos de son voyage aux Etats-Unis en 2006, au cours duquel il avait rencontré des responsables du Département d'Etat.
Le Viêt-nam figure sur la liste des 13 ennemis d'Internet établie par Reporters sans frontières. Actuellement,
huit cyberdissidents sont derrière les barreaux.