Menaces de mort contre la rédactrice en chef de la chaîne de télévision indépendante Pyramid TV

Dans la soirée du 25 avril 2006, Elina Tcherniavskaïa, directrice et rédactrice en chef de la plus ancienne chaîne de télévision indépendante kirghize, Pyramid TV, a reçu un appel téléphonique d'un inconnu la menaçant de mort si elle ne modifiait pas sa politique éditoriale : « Tais-toi ou prépare-toi à mourir ». Plus tard, un message écrit lui a été envoyé sur son téléphone portable, contenant des menaces similaires. « Cette tentative d'intimidation, quelle que soit son origine, prouve une fois de plus le danger encouru par les médias indépendants dans ce pays. Nous demandons au gouvernement kirghize de privilégier la piste professionnelle et de retrouver les auteurs de ces menaces, mais également d'assurer la protection d'Elina Tcherniavskaïa et des employés de Pyramid TV, déjà victimes d'intimidations, à plusieurs reprises», a déclaré Reporters sans frontières. Les locaux de la chaîne de télévision avaient, ainsi, été pris d'assaut par un commando d'une vingtaine de personnes, le 10 décembre 2005. Les assaillants avaient tenté de séquestrer les employés de la rédaction en bloquant les entrées de l'immeuble et en brisant les portes et les fenêtres. Sous la pression de l'opinion publique, une commission parlementaire avait été ouverte à la suite de l'incident. Aucune conclusion n'a pour le moment été rendue publique. Elina Tcherniavskaïa a porté plainte auprès de la police, demandant également une protection rapprochée. Immédiatement, des officiers ont été déployés autour des locaux de la chaîne et de son domicile. Le chef de la police du district et l'adjoint du ministre de l'Intérieur, tous deux chargés de l'enquête, ont déclaré avoir identifié le numéro de téléphone de l'auteur des menaces. Contactée par Reporters sans frontières, Elina Tcherniavskaïa est persuadée que ces menaces sont liées à son activité professionnelle et à la diffusion par la chaîne d'un texte rédigé par des partis politiques de l'opposition, qui dénonçait le conflit opposant Pyramid TV et des proches de l'ancien chef de l'Etat, Askar Akaiev. Ces derniers s'étaient appropriés unilatéralement la moitié des parts de la chaîne.