Menaces à l’encontre du journal lycéen La Mouette bâillonnée : RSF demande une protection physique
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Reporters sans frontières (RSF) suivait l’affaire en toute discrétion. Après la manifestation des professeurs et lycéens du Lycée Marcelin Berthelot, l’organisation demande publiquement une enquête approfondie sur les menaces dont fait l’objet le rédacteur en chef du journal lycéen La Mouette bâillonnée et des mesures de protection physiques.
Depuis le 21 janvier, Louis Pasquier, 17 ans, rédacteur en chef du journal du lycée Marcelin Berthelot, à Saint-Maur des Fossés, est l’objet de graves menaces de mort après la publication d’un numéro exceptionnel sur la tuerie de Charlie. Depuis cette date, et malgré les nombreuses plaintes déposées par le lycéen, la rédaction de La Mouette bâillonnée et la famille du jeune homme regrettent vivement un manque de soutien de la direction du lycée et du rectorat, et l’absence d’information après le dépôts de plusieurs plaintes.
“RSF demande qu’une enquête interne approfondie soit menée au lycée, avec le soutien du rectorat et du ministère de l’Education nationale, et que le procureur et la police prennent l’affaire plus au sérieux, déclare Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Il est essentiel que des mesures de protection soient prévues pour le rédacteur en chef de La Mouette bâillonnée. Il est inadmissible qu’un jeune homme de 17 ans soit la cible de menaces de mort répétées depuis des mois sans que tous les moyens soient mis en oeuvre pour que les auteurs en soient identifiés. La défense de la liberté de la presse commence avec la presse lycéenne, qui est une presse dynamique et créative.”
Le jeune homme a reçu des menaces de mort à son domicile ou dans son casier à sept reprises au total, pour la dernière fois le 4 mai, au lendemain de la Journée mondiale de la liberté de la presse. Par exemple, des enveloppes contenant des balles de revolver, des croix gammées et des messages sans équivoque : “On sait où tu habites, on n’hésitera pas”, “Il va t’arriver quelque chose”...
"C'est en tant que journaliste lycéen que Louis reçoit des menaces. Jets d'encre dénonce cette intimidation d'une violence inédite, souligne Matthieu Porte, président de Jets d'encre, association nationale pour la promotion et la défense de la presse d'initiative jeune. Il est inacceptable que l'administration n'ait pas déployé l'ensemble des mesures nécessaires à la protection de ce journaliste lycéen."
Selon la famille du jeune rédacteur en chef, la police a conseillé au rédacteur en chef de faire profil bas et de ne pas ébruiter l’affaire. Pour le jeune homme, alors que “la ministre de l’Education nationale a affirmé à plusieurs reprises vouloir combattre le harcèlement à l’école, la direction du lycée n’a pas mesuré l’ampleur de l’affaire”.
(Image: Le Parisien)
Publié le
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20.01.2016