Manuel Vázquez Portal cesse sa grève de la faim

Manuel Vázquez Portal a recommencé à s'alimenter en raison de l'amélioration de ses conditions de détention. Son épouse a pu lui rendre visite à la prison d'Aguadores où il est actuellement détenu. Il y avait été transféré après avoir débuté, le 31 août, une grève de la faim avec ses confrères Normando Hernández González et Carlos Herrera Acosta. Après être restés secrets pendant plusieurs jours, les lieux de détention de ces derniers ont finalement été communiqués à leurs familles.

Le 7 septembre, Manuel Vázquez Portal a annoncé par téléphone à son épouse, Yolanda Huerga Cedeño que, en raison de l'amélioration de ses conditions de détention, il cessait sa grève de la faim. Le 10 septembre, elle a pu lui rendre visite. A cette occasion, un officier de la sécurité d'Etat a fait pression sur elle afin qu'elle incite son mari à respecter la discipline de l'établissement. Il lui a par ailleurs fortement conseillé de ne faire aucune déclaration à la presse, arguant que cela faisait "du tort" à son époux. Lors des quinze minutes qu'elle a passées avec Manuel Vázquez Portal, ce dernier lui a confirmé qu'il avait obtenu une amélioration de ses conditions de détention. Il peut désormais regarder la télévision quatre heures par jour et sortir de sa cellule sans menottes et sans fers aux pieds. Il dispose également d'une nourriture plus saine et d'une cellule plus vaste. Le journaliste est toujours détenu dans la prison d'Aguadores. Les autorités lui ont promis de le renvoyer dans la prison de Boniato. ___________________________________ 8.09.2003 Selon des informations communiquées à Yaraí Reyes Marín, l'épouse de Normando Hernández González, le journaliste aurait été transféré dans la prison de Kilo 5 1/2, dans la province de Piñar del Río (ouest de l'île). D'après les autorités carcérales, Normando Hernández González serait détenu dans une cellule isolée, sans accès au téléphone et avec l'interdiction de recevoir la visite de ses proches jusqu'à ce qu'il interrompe sa grève de la faim. Carlos Herrera Acosta aurait pour sa part été transféré dans une prison de Camagüey (est de l'île). ------------------------------------- 4.09.2003 Manuel Vázquez Portal aurait été transféré dans la prison de Aguadores, à Santiago de Cuba. L'épouse et la sœur du journaliste ont obtenu la confirmation de l'information auprès du département de la sécurité d'Etat et des autorités de la prison de Aguadores. Les proches de Normando Hernández González et Juan Carlos Herrera Acosta sont sans nouvelles des deux journalistes. ------------------------------------- 3.09.2003 Reporters sans frontières a exprimé sa profonde inquiétude suite à la grève de la faim débutée, le 31 août, par les journalistes indépendants Manuel Vázquez Portal, Juan Carlos Herrera Acosta et Normando Hernández González, incarcérés dans la prison de Boniatico (Santiago de Cuba, est de l'île). Les journalistes entendent ainsi protester contre leurs conditions de détention. Cette grève de la faim leur a valu d'être transférés par les autorités carcérales dans une autre prison. Leur nouveau lieu d'incarcération reste à ce jour inconnu. "Il s'agit de la seconde grève de la faim déclarée en un mois à cause des conditions déplorables dans lesquelles sont détenus les journalistes. Ils sont pour la plupart transférés dans des prisons à des centaines de kilomètres de leurs familles, l'hygiène y est très mauvaise, l'alimentation insuffisante et les soins médicaux apportés aux prisonniers en mauvaise santé, minimes ", a dénoncé Reporters sans Frontières. L'organisation demande que le nouveau lieu de détention des trois journalistes soit immédiatement communiqué aux familles, et que celles-ci soient autorisées à leur rendre visite dans les plus brefs délais. Le 31 août, Manuel Vázquez Portal de l'agence de presse Grupo de Trabajo Decoro, Normando Hernández González de l'agence CPIC et Juan Carlos Herrera Acosta de l'agence APLO, ainsi que trois prisonniers politiques, ont entamé une grève de la faim pour protester contre le traitement "injuste" et "inhumain" auquel ils sont soumis dans la prison de Boniatico. Les journalistes dénoncent l'isolement extrême dans lequel ils se trouvent, seuls dans des cellules, sans accès à la télévision ou à la presse, et transférés à des centaines de kilomètres de leurs familles. Ils dénoncent également les conditions d'hygiène déplorables et la mauvaise qualité de l'alimentation. Selon Yaraí Reyes, épouse de Normando Hernández González, les aliments distribués sont souvent pourris, ils n'ont pas d'électricité dans leurs cellules et toute assistance médicale leur est refusée. D'après l'épouse de Juan Carlos Herrera Acosta, Ileana Danger Hardy, les journalistes protesteraient également contre une mesure disciplinaire imposée à l'un d'entre eux. Dans la nuit du 1er au 2 septembre Manuel Vázquez Portal, Normando Hernández González, Juan Carlos Herrera Acosta, ainsi qu'un autre prisonnier politique ont été transférés par les autorités carcérales dans un nouveau lieu de détention, à ce jour inconnu, malgré l'insistance des familles pour obtenir des informations plus précises. Selon Yaraí Reyes, ce transfert a pour but de les éloigner des autres prisonniers et de les obliger à interrompre leur grève de la faim. Elle se dit "désespérée", car elle craint que des mesures de représailles ne soient prises contre eux. L'organisation rappelle que le 15 août les journalistes indépendants Mario Enrique Mayo, Adolfo Fernández Sainz et Ivan Hernández Carrillo avaient débuté une grève de la faim. Ils réclamaient le droit, pour les prisonniers souffrant de maladies chroniques, de recevoir des médicaments et une alimentation adéquate. Ils ont cessé leur grève le 25 août quand les autorités ont accepté de fournir à Mario Enrique Mayo une diète compatible avec son état de santé. Adolfo Fernández Sainz aurait perdu quinze kilos.
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Updated on 20.01.2016