Liu Xiaobo, Prix Nobel de la Paix 2010, est toujours en prison
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Alors que le Prix Nobel de la Paix vient d’être attribué conjointement, le 7 octobre 2011, à Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia, les militantes Leymah Gbowee, également libérienne, et Tawakkul Karman, yéménite, Reporters sans frontières appelle les lauréates à exiger du gouvernement chinois la libération de Liu Xiaobo, récompensé du prix en 2010. L’intellectuel et écrivain continue de purger une peine de onze ans de prison dans son pays. Il est le seul lauréat actuellement en détention.
“Nous félicitons chaleureusement les trois lauréates et nous nous réjouissons de cette triple nomination qui récompense le combat, si crucial, de la cause des femmes. Nous appelons Ellen Johnson Sirleaf, Leymah Gbowee et Tawakkul Karman à peser de toute leur autorité morale auprès des autorités de Pékin pour que Liu Xiaobo sorte de prison et que cessent les intimidations envers son entourage. La détention de Liu Xiaobo et la surveillance de sa famille, particulièrement sévères, appellent à une mobilisation forte de tous les défenseurs des droits de l'homme, a déclaré Jean-François Julliard, secrétaire général de Reporters sans frontières. Un an après avoir obtenu le prix Nobel de la paix, Liu Xiaobo est non seulement toujours détenu, mais confiné dans l’isolement le plus complet, privé de visites de sa famille, ce que prévoit pourtant la loi. Cette situation est inacceptable."
"Au cours de l’année 2011, la situation des défenseurs des droits de l'homme s'est beaucoup dégradée en Chine : certains ont "disparu", d’autres ont été battus ou menacés. L'épouse de Liu Xiaobo est toujours placée en résidence surveillée et interdite de tout contact avec le monde extérieur. Elle ne peut sortir de chez elle qu'une fois par semaine, rappelle Jean-Philippe Béja, chercheur français spécialiste de la Chine et proche de Liu Xiaobo.
Dans un geste de clémence apparemment destinée à apaiser les tensions à l’approche de ce Prix Nobel de la Paix 2011, les autorités ont autorisé Liu Xiaobo à assister aux funérailles de son père, au mois d’août. Deux visites de proches lui ont été accordées en septembre, les premières depuis sa condamnation en 2009.
Liu Xiaobo a été condamné à onze ans de prison le 25 décembre 2009 pour “subversion du pouvoir de l’Etat”. Les autorités lui reprochent des articles publiés sur Internet et sa participation à l’élaboration de la Charte 08, texte de référence du mouvement démocratique chinois. Lancée le 8 décembre 2008, veille du 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, la Charte 08 a été élaborée sur le modèle de celle diffusée en 1977 par des dissidents tchécoslovaques. Plus de trois cents intellectuels et militants des droits de l’homme en sont les signataires originels. Elle compte aujourd’hui plus de dix mille soutiens.
Publié le
Updated on
20.01.2016