Libération d'un journaliste après trois jours de mauvais traitements

Saeed Sarbazi, enlevé le 20 septembre, est rentré chez lui le 23 septembre au matin. Son état de santé nécessite un arrêt de travail de deux semaines. “Reporters sans frontières se joint au Karachi Press Club et au Pakistan Federal Union of Journalists (PFUJ) pour condamner la violence dont a été victime Saeed Sarbazi et l'impunité croissante dont jouissent certaines forces dans le pays”, a déclaré l'organistation. Saeed Sarbazi a raconté qu'il avait été arrê alors qu'il se rendait au travail le 20 septembre au matin. Après avoir couvert son visage et l'avoir jeté dans une voiture, ses ravisseurs l'ont conduit dans un lieu inconnu où il a été détenu les yeux bandés : “Je leur ai dit que j'étais un journaliste mais ils m'ont dit que j'étais un terroriste.” Pendant trois jours, il a été interrogé sur sa vie privée, son activité professionnelle, sa famille et ses relations. Il lui a été interdit de dormir ou de s'asseoir. Ses ravisseurs laissaient entendre qu'il était proche de l'autoproclamée Armée de libération balouche (BLA) (so-called Baloch Liberation Army, BLA). Saeed Sarbazi leur a répété qu'il était journaliste et qu'il n'avait passé que quelques coups de téléphone dans le cadre de son travail lors de l'assassinat du chef présumé de la BLA, Akbar Bugti, par les services secrets pakistanais le 26 août 2006. Après trois jours de mauvais traitements, ses ravisseurs auraient découvert qu'ils avaient enlevé la “mauvaise personne”. ------------------------------------------------ 21.09.06 Nouvelle disparition d'un journaliste à Karachi Reporters sans frontières est très préoccupée par la disparition, le 20 septembre 2006, du journaliste Saeed Sarbazi, 65 ans, à Karachi. “Une nouvelle fois, un journaliste disparaît dans la région et, une nouvelle fois, des témoignages mettent en cause les services secrets. Les promesses du ministre de l'Intérieur doivent d'urgence se traduire en actes. Nous exigeons, avec nos confrères pakistanais, de savoir ce qu'il est advenu de Saeed Sarbazi”, a déclaré l'organisation. Saeed Sarbazi, journaliste au quotidien privé en langue anglaise Business Recorder, l'unique journal économique de Karachi, a quitté son domicile mercredi matin en voiture pour le Karachi Press Club dont il est le secrétaire adjoint. Ses proches sont sans nouvelles de lui depuis cette date. Aux journalistes réunis devant l'assemblée de la province du Sind, le ministre provincial de l'Intérieur, Rauf Siddiqui, a déclaré avoir ordonné une enquête auprès de la police et des services secrets. Deux semaines auparavant, Saeed Sarbazi avait confié à un ami qu'il était “poursuivi par les services secrets”. Mazhar Abbas, le secrétaire général de la Pakistan Federal Union of Journalists (PFUJ) le syndicat des journalistes, a cependant rappelé que rien n'était certain et que les circonstances de la disparition ne sont pas encore élucidées. Cette affaire s'ajoute à celle de Mehruddin Marri, journaliste au quotidien en langue sindhi Kawish, disparu depuis le 27 juin. Au moment des faits, les services secrets ont aussi été suspectés. Depuis décembre 2005, Hayatullah Khan a été retrouvé mort six mois après son enlèvement, Mukesh Rupeta et Sanjay Kumer ont été détenus illégalement par les services secrets pakistanais pendant plus de trois mois tandis que Munir Mengal, enlevé le 7 avril 2006, est toujours porté disparu.
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Updated on 20.01.2016