Libération des deux journalistes français et de leurs trois accompagnateurs afghans après 18 mois de captivité

Reporters sans frontières apprend avec une grande émotion la libération des journalistes français Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, et de leurs trois accompagnateurs afghans, Reza, Hidar et Satar, otages depuis le 29 décembre 2009, dans la province de Kapisa alors qu’ils réalisaient un reportage pour la chaine de télévision France 3. ------- 29 juin 2011 - Otages depuis un an et demi : Nouvelle mobilisation à Paris Un an et demi après leur enlèvement, Reporters sans frontières continue de réclamer la libération des seuls journalistes actuellement retenus en otages dans le monde, Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, avec leurs accompagnateurs afghans. Une délégation de Reporters sans frontières, composée de son secrétaire général, Jean-François Julliard, son président, Dominique Gerbaud, et son chercheur Afghanistan, Reza Moini, s’est rendue à Kaboul du 20 au 25 juin 2011. Elle a notamment rencontré le ministre de l’Information et de la Culture, Makhdom Raheen, le ministre des Affaires étrangères, Zalmaï Rasoul, le président de la commission de la sécurité nationale, Rangin Dadfar Spanta, l’ambassadeur de France, Bernard Bajolet, et différentes associations de journalistes. « Nous rentrons plus optimistes qu’au départ. Tous les interlocuteurs rencontrés à Kaboul – afghans et français – se sont montrés confiants dans l’issue de cette affaire. Nous restons cependant très prudents. Au fil des mois, plusieurs annonces de libération sont restées sans suite et nous nous garderons bien de fixer une échéance », ont indiqué les responsables de Reporters sans frontières. « Les familles des accompagnateurs afghans ont eu des contacts avec les otages il y a trois mois environ. Un membre de ces familles s’est même rendu dans la région où sont retenus les otages et il a reçu des nouvelles encourageantes. Tout ceci va dans la bonne direction. Il faut maintenir le travail jusqu’à leur libération et ne surtout pas baisser les bras maintenant. Nous appelons les autorités françaises – seules à même d’obtenir la libération de Hervé et Stéphane – à redoubler d’efforts. Nous espérons tous que cette nouvelle période de détention entamée un an et demi après leur enlèvement sera la dernière », ont-ils ajouté. A cette occasion, Reporters sans frontières appelle à un rassemblement mercredi 29 juin 2011, à 14 heures, Place Igor Stravinski, à Paris. L’organisation y installera tout au long de la journée du 29 juin, un dispositif particulier pour sensibiliser les parisiens au sort des journalistes otages. Intitulé "la vie en otage", ce dispositif reconstituera au sein de l'espace urbain le lieu de captivité d'Hervé et Stéphane. Hervé Ghesquière et Stéphane Taponier, ainsi que leur trois accompagnateurs afghans, Reza, Ghulam et Satar, ont été pris en otage par un groupe de taliban le 29 décembre 2009 dans la province de Kapisa alors qu'ils réalisaient un reportage pour la chaine de télévision France 3. La liberté d’expression reste fragile en Afghanistan. Malgré des progrès indéniables, l’insécurité demeure le premier obstacle à la liberté de la presse. Le gouvernement peine à asseoir son autorité sur l’ensemble du territoire en raison de la faiblesse tant des forces nationales de sécurité que des structures administratives. En accord avec les organisations afghanes de journalistes, Reporters sans frontières appelle à la mobilisation des médias, de la société civile, de l’Etat et des institutions religieuses pour mettre fin aux violences qui rendent le travail des professionnels des médias afghans et étrangers de plus en plus délicat. "Les journalistes ne sont ni des soldats ni des mercenaires, mais des professionnels de l’information qui ont le droit d’être protégés", a ajouté Reporters sans frontières.
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Updated on 20.01.2016