Libération des cinq journalistes de Raga TV, après 24 heures de détention au secret

Reporters sans frontières prend acte de la libération, le 20 novembre 2008, des cinq journalistes de la chaîne privée Raga TV, après 24 heures de détention au secret. "On a tous été libérés ce soir. On nous reprochait la diffusion de l'interview d'un opposant qui a tenu des propos considérés comme injurieux à l'égard du chef de l'Etat", a déclaré à l'AFP le directeur des programmes de la chaîne, Mbuyi Bwebwe. En revanche, "on n'a pas de nouvelles du journaliste qui a réalisé l'interview et qui pourrait se cacher", a-t-il ajouté. Mbuyi Bwebwe, Faustin Bwanakawa et Jules Pata, respectivement directeur des programmes et régisseurs d'antenne de Raga TV, avaient été arrêtés le 19 novembre, vers 20 heures, par une dizaine d'hommes armés, en civil, ayant fait irruption dans les locaux de la chaîne. Le lendemain, dans la matinée, Rosette Mamba et Robert Muila, respectivement directrice des informations et reporter de la même chaîne, avaient été arrêtés à leur tour par deux hommes en civil se présentant comme des agents de l'Agence nationale de renseignements (ANR). --------------------- 20.11 - Au moins cinq journalistes détenus au secret depuis la diffusion de l'interview d'un député de l'opposition Reporters sans frontières demande au président Joseph Kabila de fournir des explications urgentes sur l'arrestation, les 19 et 20 novembre 2008 à Kinshasa, de cinq employés de la chaîne privée Raga TV, après la diffusion d'une interview d'un député de l'opposition. "Nous ne comprendrions pas que les cinq employés de Raga TV soient tenus pour responsables des propos exprimés dans les reportages qu'ils diffusent. Si c'est le cas, en l'espèce, il n'existe pas d'autre alternative équitable que leur libération immédiate. Il est par ailleurs stupéfiant que les détentions au secret, par l'Agence nationale de renseignements (ANR), se soient multipliées au cours de ces derniers mois. La situation politique et sécuritaire actuelle est certes difficile, mais le gouvernement congolais ferait preuve d'une hauteur de vue exemplaire si, malgré ce contexte, il permettait enfin la libre expression d'opinions critiques dans les médias", a déclaré Reporters sans frontières. Le 19 novembre, vers 20 heures, Mbuyi Bwebwe, Faustin Bwanakawa et Jules Pata, respectivement directeur des programmes et régisseurs d'antenne de Raga TV, chaîne privée émettant à Kinshasa, ont été arrêtés par une dizaine d'hommes armés, en civil, ayant fait irruption dans les locaux de la chaîne. La cassette du journal télévisé du soir a été confisquée et le signal d'émission interrompu. Peu après la reprise des émissions, le 20 novembre, Rosette Mamba et Robert Muila, respectivement directrice des informations et reporter de la même chaîne, ont été arrêtés à leur tour par deux hommes en civil qui se sont présentés comme des agents de l'ANR. Les deux journalistes ont été conduits vers une destination encore inconnue. Selon des sources locales, l'ANR serait à la recherche d'autres employés de la chaîne. Selon les informations de Journaliste en danger (JED), organisation partenaire de Reporters sans frontières en République démocratique du Congo, ces cinq interpellations sont consécutives à la diffusion, par Raga TV, le 19 novembre, dans le journal de 19 heures, d'une interview de Roger Lumbala, député de l'opposition et président du Rassemblement congolais des démocrates et nationalistes (RCDN). Dans cette interview, M. Lumbala affirmait notamment que le remplacement du général Kayembe par le général Etumba à la tête de l'état-major général des forces armées de la RDC (FARDC) reflétait "la panique autour du chef de l'Etat". "On ne change pas le chef d'état-major de l'armée en temps de guerre. Kayembe bénéficiait-il des moyens qu'il faut ?", s'était-il interrogé. Roger Lumbala avait par ailleurs critiqué l'installation au siège du Parlement d'un bureau du chef de l'Etat.
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Updated on 20.01.2016