"Je remercie tous ceux qui m'ont soutenu. Je souhaite passer du temps avec ma famille, particulièrement ma grand-mère qui a plus de 100 ans", a déclaré le journaliste à sa sortie d'une prison de Pékin. Reporters sans frontières se réjouit de la libération de Zhao Yan.
Reporters sans frontières se réjouit de la libération de Zhao Yan, collaborateur du bureau du quotidien américain New York Times à Pékin. Sa sœur a confirmé à l'organisation que le journaliste était sorti le 15 septembre 2007, à 8 heures, d'une prison de Pékin. « Il est amaigri mais en forme physiquement et mentalement », a-t-elle déclaré.
Dans un communiqué, Zhao Yan a déclaré : « Je remercie tous ceux qui m'ont soutenu. Je souhaite passer du temps avec ma famille, particulièrement ma grand-mère qui a plus de 100 ans. Pour tout cela, je veux réunir ma famille autour de moi. Après cela, j'espère voir mes amis et les journalistes. Je prévois également de faire bientôt un communiqué plus long pour exprimer mes opinions. »
De son côté, Bill Keller, le directeur du New York Times, a exprimé sa joie après la libération de Zhao Yan : « Nous avons toujours dit que M. Zhao était un reporter honorable et travailleur dont le seul délit était d'avoir pratiqué le journalisme. Nous espérons que M. Zhao, après trois ans en prison, pourra reprendre le cours de sa vie et revenir à la profession qu'il a choisie sans restrictions. »
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13.09.2007
Zhao Yan du New York Times doit être libéré le 15 septembre
Reporters sans frontières demande aux autorités chinoises de respecter leur engagement de libérer le journaliste chinois Zhao Yan à la fin de sa peine qui s'achève le 15 septembre 2007. Condamné à trois ans de prison pour une supposée "fraude", il n'a profité d'aucune remise de peine malgré les nombreux appels en faveur de sa libération.
"Après avoir purgé trois ans de prison, Zhao Yan peut exiger de voir tous ses droits, notamment celui d'exercer le métier de journaliste, restaurés. Dans cette affaire, le gouvernement a fait preuve d'un cruel manque de clémence en faveur d'un journaliste devenu le bouc émissaire d'une affaire d'Etat à laquelle il n'était pas mêlé", a affirmé l'organisation. Au moins 35 journalistes et 51 cyberdissidents chinois sont emprisonnés pour avoir exercé leur droit à informer.
La famille de Zhao Yan a confirmé à Reporters sans frontières que le journaliste devait être libéré le samedi 15 septembre à Pékin. Chercheur pour le quotidien américain New York Times, Zhao Yan a été arrêté par des hommes du Département de la Sécurité d'Etat, le 17 septembre 2004, dans un restaurant de Shanghai. Il a été inculpé de "divulgation de secrets d'Etat" pour avoir supposément donné l'information de la retraite politique de l'ancien président Jiang Zemin. Le New York Times a toujours maintenu que Zhao Yan ne lui avait pas fourni ces informations.
Le journaliste a été condamné à trois ans de prison pour "fraude" sur la base du témoignage d'un fonctionnaire de la province du Jilin. La défense n'a pas eu le droit d'interroger les témoins de l'accusation. Et les autorités ont refusé la demande de Zhao Yan d'être soumis au contrôle d'un détecteur de mensonge.
Zhao Yan a été récompensé du prix Reporters sans frontières - Fondation de France 2005 pour "son attachement à la liberté de l'information". Il a été détenu au secret pendant plus d'un an dans un cachot du centre de détention de la sécurité d'Etat à Pékin. Il y a perdu dix kilos et les autorités pénitentiaires lui auraient refusé certains traitements médicaux.
Ancien reporter du magazine La Réforme en Chine, Zhao Yan est connu pour ses reportages sur la situation des paysans en Chine populaire.