Reporters sans frontières a écrit, le 29 juin, à Nguyen Minh Triet, qui a récemment remplacé Tran Duc Luong à la présidence du Viêt-nam, pour lui demander de gracier Pham Hong Son (photo) et Nguyen Vu Binh, deux cyberdissidents qui purgent respectivement des peines de cinq et sept ans de prison. L'organisation a par ailleurs encouragé le chef de l'Etat à respecter les engagements pris l'an dernier par son pays en matière de liberté d'expression.
Reporters sans frontières a écrit, le 29 juin 2006, à Nguyen Minh Triet, qui a récemment remplacé Tran Duc Luong à la présidence du Viêt-nam. L'organisation lui a notamment demandé de gracier
Pham Hong Son et
Nguyen Vu Binh, deux cyberdissidents qui purgent respectivement des peines de cinq et sept ans de prison.
Reporters sans frontières a attiré l'attention du nouveau Président sur l'état de santé particulièrement préoccupant de Pham Hong Son, détenu depuis le 27 mars 2002.
"Monsieur le Président,
Au lendemain de votre élection à la présidence de la République socialiste du Viêt-nam, Reporters sans frontières, organisation internationale de défense de la liberté de la presse, vous prie de bien vouloir gracier Pham Hong Son et Nguyen Vu Binh, deux prisonniers de conscience dont le seul crime est d'avoir exprimé leurs opinions sur Internet.
L'état de santé de Pham Hong Son, arrêté le 27 mars 2002, nous préoccupe particulièrement. Ce médecin et responsable marketing d'une firme pharmaceutique, a été condamné en seconde instance, le 26 août 2003, à cinq ans de prison ferme et trois ans de résidence surveillée. Pham Hong Son souffre d'une hernie inguinale qui pourrait s'avérer mortelle en l'absence d'une intervention chirurgicale. Depuis juillet 2005, Pham Hong Son présente également les symptômes habituels de la tuberculose. Il souffre des poumons et crache régulièrement du sang. Il ne reçoit pourtant pas de traitement approprié.
Nous vous prions également d'intervenir en faveur de Nguyen Vu Binh, détenu depuis le 25 septembre 2002 et condamné, le 31 décembre 2003, à sept ans de prison et trois ans de résidence surveillée. Cet ancien journaliste d'une publication officielle du Parti communiste vietnamien est notamment accusé d'avoir entretenu des relations avec des "dissidents subversifs", parmi lesquels le docteur Pham Hong Son, ainsi que d'avoir publié sur Internet des textes dont le contenu présentait, selon les autorités de votre pays, un "caractère réactionnaire".
Nous vous appelons donc à réexaminer les cas de ces deux prisonniers dont la détention n'a que trop durée. Nous vous invitons aussi à respecter les engagements pris par votre pays dans son « livre blanc sur les droits de l'homme » de 2005, notamment en ce qui concerne la liberté d'expression et la libre utilisation d'Internet. À l'heure où le Viêt-nam s'apprête à intégrer l'Organisation mondiale du commerce, des avancées concrètes dans ces domaines seraient très certainement saluées par l'ensemble de la communauté internationale.
Convaincu de l'attention que vous voudrez bien porter à nos requêtes, je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, l'expression de ma très haute considération."
Lettre signée par Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières.
Pham Hong Son est parrainé par SVM Mac (France), Liberation.fr (France), Nathalie Griesbeck (députée européenne, France), la Maison de la presse de Mons (Belgique), la Maison de la presse de Charleroi (Belgique), TéléPro magazine (Belgique), Vlan-Liège (Belgique), El Siglo (Espagne), Periodistas-es.org (Espagne) et The Concordian (Canada).
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