L'ETA menace à nouveau des journalistes
Organisation :
Pedro J. Ramírez, directeur du quotidien El Mundo, a annoncé, le
18 octobre 2004, qu'un journaliste de sa rédaction avait fait l'objet de menaces de la part de l'ETA. Par ailleurs, le groupe de radio-télévision basque Euskal Irratia Telebista (EITB) a fait savoir, le 15 octobre, que plusieurs de ses employés avaient également reçu des lettres de menaces émanant de l'organisation séparatiste basque.
Dans un courrier adressé au ministre de l'Intérieur, José Antonio Alonso, Reporters sans frontières a exprimé sa vive inquiétude face à la recrudescence des menaces envers les journalistes.
"La campagne de terreur de l'ETA reprend à l'encontre des médias qui ne couvrent pas la politique internationale ou la situation au Pays basque d'une manière conforme à ses propres vues. Nous demandons aux autorités espagnoles, une nouvelle fois, de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour protéger les journalistes et leur permettre d'exercer leur profession," a déclaré l'organisation de défense de la liberté de la presse.
Selon la rédaction de El Mundo, un journaliste travaillant au Pays basque a reçu, dans la semaine du 15 octobre, un courrier émanant de l'ETA lui annonçant que son nom avait été publié dans le bulletin interne de l'organisation séparatiste.
Dans cette lettre, l'ETA déclarait que le travail du journaliste n'était "pas bon", et l'accusait d'être un "policier" et un "mouchard".
"Tu emploies le mot terroriste pour parler de l'ETA et de ses membres. Tu encourages les opérations policières et tu es en faveur d'une solution policière au conflit. Tu exprimes ta joie quand des membres de l'ETA sont torturés ou kidnappés. Tu mènes un gros travail d'intoxication contre le MLNV ( Movimiento de Liberacíon Nacional Vasco, Mouvement de libération nationale basque)", affirmait la lettre reçue par le journaliste, qui a préféré garder l'anonymat.
Reporters sans frontières rappelle que l'Espagne est le seul pays de l'Union européenne où les journalistes, s'ils sont dans la ligne de mire de l'ETA, doivent en permanence être accompagnés par des gardes du corps.
Publié le
Updated on
20.01.2016