Les violences policières contre les journalistes aggravent leurs conditions de travail déjà difficiles

Reporters sans frontières a adressé un courrier au ministre de l'Intérieur, Lutfozzaman Babor, lui demandant de rappeler à l'ordre les forces de sécurité, et ainsi de mettre un coup d'arrêt aux multiples exactions contre les journalistes. " Le rôle de la police est d'assurer la protection et la sécurité des citoyens. Qu'elle agresse des journalistes en plein exercice de leur travail est inacceptable. Les conditions de travail des reporters bangladeshis sont suffisamment pénibles pour que ne viennent pas s'y ajouter des violences policières", a écrit l'organisation. Ainsi, le 28 mai 2005, à Narsingdi (près de Dacca), Arifur Rahman, un journaliste confirmé du quotidien national Prothhom Alo, a été attaqué par des policiers alors qu'il tentait de couvrir des réélections parlementaires. Le journaliste souhaitait entrer dans le bureau d'un représentant officiel, mais l'accès lui en a été refusé par la police. Tentant de connaître la raison de ce refus, le journaliste a reçu, en guise de réponse, des coups portés par l'officier de police Sharifullah Chowdhury Masud. Ce dernier a été rejoint par d'autres policiers qui ont crié aux journalistes que leurs stylos pouvaient sécher alors qu'eux pourront toujours utiliser leurs matraques. Le même jour, six photographes, Wahid Hassan Raja du quotidien Bhorer Kagoj, Nayeem Parvez du quotidien Amar Desh, Shamim Mansur du quotidien Jugantor, Kajol Hazra du quotidien Samakal, Julhas du quotidien The Independent et Tarikul Islam Pintu de la chaîne de télévision ATN Bangla, ont fait l'objet de violences policières alors qu'ils photographiaient des émeutes estudiantines près de l'université de Dacca. Les forces anti-émeutes ont chargé les photographes à coups de matraque. Par ailleurs, Reporters sans frontières demande aux autorités bangladeshis d'enquêter sur diverses attaques dont ont été récemment victimes des professionnels des médias. Le 15 mai, Abu Sayeed Ahmah, rédacteur en chef adjoint du quotidien Ajker Protibha, a reçu des menaces par téléphone l'avertissant qu'une bombe exploserait dans les locaux de son journal en représailles à la publication d'un article mettant en cause l'administration d'une université. Le 26 mai, à Gangni Upazila (ouest du pays), Manunur Rashid Rabi du Daily Nayadiganto a été quant à lui gravement blessé lors d'une attaque perpétrée par des criminels, dirigés par un certain Amirul Islam. Le journaliste a été frappé à la tête à l'aide d'un bâton pour un article qu'il avait rédigé sur une affaire de trafic de drogue.
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Updated on 20.01.2016