Les radios opposées au coup d’État ne connaissent aucun répit
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Menaces et censure s’intensifient contre la radio éducative locale Radio Uno, connue pour sa prise de position contre le régime depuis le coup d’État du 28 juin 2009. Son signal a même été interrompu à la suite d’un acte de sabotage commis dans la nuit du 30 au 31 août 2010. La station a néanmoins pu reprendre ses programmes, mais sous haute tension. La répression envers Radio Uno, située à San Pedro Sula (Nord), n’a cessé de s’intensifier au cours des derniers mois. Ses studios ont notamment été la cible d’attaques au gaz toxique, entre autres intimidations régulières contre le personnel de sa rédaction.
A Tegucigalpa, la capitale, deux journalistes de Radio Globo, Carlos Paz et Oswaldo Estrada, ont été agressés, le 27 août dernier, par des policiers, alors qu’ils informaient des brutalités commises par les forces de l’ordre au cours d’une manifestation de professeurs. Les policiers les ont passés à tabac et ont détruit leur matériel.
Outre ces abus de pouvoirs, des menaces pèsent depuis le mois de juillet sur Mayke Antúnez, autre journaliste de Radio Globo, comme l’a rapporté le Comité pour la défense des droits de l’homme au Honduras (Codeh). Mayke Antúnez attribue l’origine de ces intimidations à une interview de Roberto Micheletti qu’elle a réalisée il y a deux mois. La journaliste avait eu le courage d’interroger l’ancien président de facto, installé après le coup d’État, sur son bilan en matière de droits de l’homme et de libertés publiques.
Ces violations du droit d’informer témoignent d’un contexte politique toujours aussi désastreux pour la liberté de la presse depuis le coup d’État. A cet égard, nous interprétons comme un très mauvais signal la remise en liberté, bien que conditionnelle, le 31 août, du colonel José Arnulfo Jiménez, l’un des ordonnateurs de la fermeture musclée de la chaîne Canal 36, et des stations Radio Globo et Radio La Catracha à l’époque du coup d’État. Les médias victimes de ces violations ont déclaré qu’ils feraient appel, selon le Comité pour la libre expression (C-Libre).
Le Honduras compte neuf journalistes tués depuis le 1er janvier 2010, ce qui le maintient, avec le Mexique, au rang de pays le plus dangereux du continent pour la sécurité des professionnels des médias.
(Photo: Revistazo)
Publié le
Updated on
20.01.2016