Les proches du journaliste Hada harcelés en Mongolie intérieure
Organisation :
Reporters sans frontières déplore la nouvelle vague d’arrestations et d’intimidations en Mongolie intérieure, à l’approche de la libération du journaliste et militant des droits de l’homme Hada, prévue le 10 décembre prochain. Des proches ont été interpellés par la police.
“Il s’agit de manœuvres grossières de la part des autorités pour tenter d’étouffer toute publicité autour de la libération de ce militant des droits de la minorité mongole” a commenté l’organisation. “Nous demandons la libération immédiate de son épouse Xinna et la fin des pressions exercées sur son fils Uiles et ses proches.”
Uiles, le fils de Hada, aurait déclaré qu’aucune date ni aucun lieu n’avait été confirmé par les autorités pour la libération de son père. Le 4 décembre, après avoir été brièvement placé en détention pour avoir « diffusé des informations par Internet », il a lancé, depuis un cybercafé, un appel aux médias et aux organisations de défense des droits de l’homme pour attirer l’attention sur la situation de sa famille. Après sa libération, le directeur adjoint du bureau de la Sécurité publique de Hohhot lui a demandé de signer un document attestant qu’il s’engageait à ne diffuser aucune information sur lui et sa famille par Internet ou le téléphone, à s’éloigner de ses parents et à ne mener aucune “activité séparatiste”. L’officiel lui aurait promis une maison et un travail en échange de son silence. Uiles a déclaré au Centre d’information sur les droits de l’homme en Mongolie intérieure (SMHRIC, basé à l’étranger) qu’il ne « marchanderait pas sa liberté et sa dignité ». Il a réaffirmé sa « fierté d’être le fils de ses parents, qui n’ont jamais abandonné leur combat pour la liberté, les droits de l’homme et la dignité humaine ». Le 5 décembre, il a été arrêté de nouveau, et est désormais emprisonné au centre de détention numéro 1 de Hohhot.
Selon le SMHRIC, le 4 décembre également, sa mère, Xinna, a été arrêtée par la police dans sa librairie à Hohhot. Elle est actuellement incarcérée dans la même prison que son fils. La police a saisi des centaines de livres, CDs et autres produits de la librairie. Selon des témoins, les portes et les fenêtres du magasin auraient été scellées. L’entrepôt de la librairie aurait également été fouillé, pour la troisième fois, pendant toute une journée par plus d’une douzaine de policiers. Sans mandat légal, ils auraient saisi l’ordinateur personnel de Uiles, l’agenda de Xinna, les documents attestant des comptes de l’entreprise et des livres personnels de la famille.
Uiles s’est déclaré très préoccupé par l’état de santé de sa mère, âgée de 55 ans et souffrant d’un grave problème cardiaque. Son oncle, un professeur à la retraite, est également harcelé en raison des interviews qu’il a accordées à des médias étrangers. Il est toujours privé de son droit de visite à Hada.
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Nervosité des autorités de Mongolie intérieure à l'approche de la libération du journaliste Hada, les internautes sous pression
25.11.2010 Reporters sans frontières appelle les autorités chinoises à ne pas retarder la libération prévue, le 10 décembre prochain, du militant des droits de l'homme et journaliste Hada, emprisonné depuis 1995 en Mongolie intérieure. Les autorités locales montrent une certaine nervosité à l'approche de la fin de la peine de Hada, notamment vis-à-vis de ses supporters. Nous leur demandons de lui permettre après sa libération de retrouver sa famille et de cesser toute forme de surveillance à l’encontre des militants des droits de la minorité mongole qui s’expriment pacifiquement sur le Net. Arrêté par la police le 10 décembre 1995, Hada a été condamné en 1996 à quinze ans de prison pour "séparatisme" et "espionnage". Les autorités lui reprochaient la création d'une association de défense des droits de la minorité mongole et d'une revue The Voice of the Southern Mongolia. Pendant sa détention, Hada a été victime de mauvais traitements dans la prison de Chifeng (Mongolie intérieure). Malade, il a été régulièrement brimé par d'autres prisonniers ou des gardiens, lui interdisant notamment d’écrire, de lire des livres et des journaux. En 2009, les médecins de l'hôpital ont diagnostiqué une névrite périphérique et une phlébite, mais rien n'a été fait pour soulager ses douleurs. Son épouse et son fils ont également été victimes de représailles pour leur engagement en faveur de sa libération. Plus d'informations sur Hada : http://www.smhric.org/campaigns.htm L’écrivain Govruud Huuchinhuu, connue pour son combat en faveur des droits des Mongols de Chine, est désormais assignée à domicile, accusée d’avoir tenté de rassembler, via Internet, des supporters pour accueillir Hada. Interpellée à son domicile de Tongliao (sud-est de la Mongolie intérieure), le 11 novembre 2010, par deux policiers en civil, elle a été conduite au bureau de la Sécurité publique du district d’Horchin, puis renvoyée chez elle. Elle n’est plus libre de ses mouvements et reste injoignable. Govruud Huuchinhuu se mobilise depuis plus de dix ans pour la liberté d’expression, notamment sur Internet. Elle participait bénévolement à l’animation et l’administration de forums de discussion d’étudiants et intellectuels mongols, tels que www.nutuge.com, www.ehoron.com et wwww.mongolger.net. Ces forums ont été fermés par les autorités chinoises ces dernières années, accusés de “poster des contenus sécessionnistes” et “discuter de problèmes ethniques”. Une perquisition avait été menée chez Govruud Huuchinhuu, suite à l’interdiction de Mongol Yurt Forum (www.mongolger.net). Les policiers avaient alors effacé tous les documents se trouvant sur le disque dur de son ordinateur. Le créateur du site, M. Sodmongol, avait été arrêté, le 17 avril dernier, à l’aéroport international de Pékin alors qu’il se rendait au forum permanent des Nations unies sur les questions indigènes (PFII). Bien que libéré au bout de trois mois, il reste toujours injoignable. La Mongolie intérieure n’échappe pas à la cyber-censure imposée par le gouvernement chinois. Dernier en date à avoir été fermé, le forum de discussion Ulaaq (www.ulaaq.com), avait été créé et géré par l’écrivain M. Naranbilig. Le site a été “sinisé” et son détenteur assigné à résidence. A ce jour, plus aucun site ni forum de discussion vraiment indépendant n’existe en Mongolie intérieure.
25.11.2010 Reporters sans frontières appelle les autorités chinoises à ne pas retarder la libération prévue, le 10 décembre prochain, du militant des droits de l'homme et journaliste Hada, emprisonné depuis 1995 en Mongolie intérieure. Les autorités locales montrent une certaine nervosité à l'approche de la fin de la peine de Hada, notamment vis-à-vis de ses supporters. Nous leur demandons de lui permettre après sa libération de retrouver sa famille et de cesser toute forme de surveillance à l’encontre des militants des droits de la minorité mongole qui s’expriment pacifiquement sur le Net. Arrêté par la police le 10 décembre 1995, Hada a été condamné en 1996 à quinze ans de prison pour "séparatisme" et "espionnage". Les autorités lui reprochaient la création d'une association de défense des droits de la minorité mongole et d'une revue The Voice of the Southern Mongolia. Pendant sa détention, Hada a été victime de mauvais traitements dans la prison de Chifeng (Mongolie intérieure). Malade, il a été régulièrement brimé par d'autres prisonniers ou des gardiens, lui interdisant notamment d’écrire, de lire des livres et des journaux. En 2009, les médecins de l'hôpital ont diagnostiqué une névrite périphérique et une phlébite, mais rien n'a été fait pour soulager ses douleurs. Son épouse et son fils ont également été victimes de représailles pour leur engagement en faveur de sa libération. Plus d'informations sur Hada : http://www.smhric.org/campaigns.htm L’écrivain Govruud Huuchinhuu, connue pour son combat en faveur des droits des Mongols de Chine, est désormais assignée à domicile, accusée d’avoir tenté de rassembler, via Internet, des supporters pour accueillir Hada. Interpellée à son domicile de Tongliao (sud-est de la Mongolie intérieure), le 11 novembre 2010, par deux policiers en civil, elle a été conduite au bureau de la Sécurité publique du district d’Horchin, puis renvoyée chez elle. Elle n’est plus libre de ses mouvements et reste injoignable. Govruud Huuchinhuu se mobilise depuis plus de dix ans pour la liberté d’expression, notamment sur Internet. Elle participait bénévolement à l’animation et l’administration de forums de discussion d’étudiants et intellectuels mongols, tels que www.nutuge.com, www.ehoron.com et wwww.mongolger.net. Ces forums ont été fermés par les autorités chinoises ces dernières années, accusés de “poster des contenus sécessionnistes” et “discuter de problèmes ethniques”. Une perquisition avait été menée chez Govruud Huuchinhuu, suite à l’interdiction de Mongol Yurt Forum (www.mongolger.net). Les policiers avaient alors effacé tous les documents se trouvant sur le disque dur de son ordinateur. Le créateur du site, M. Sodmongol, avait été arrêté, le 17 avril dernier, à l’aéroport international de Pékin alors qu’il se rendait au forum permanent des Nations unies sur les questions indigènes (PFII). Bien que libéré au bout de trois mois, il reste toujours injoignable. La Mongolie intérieure n’échappe pas à la cyber-censure imposée par le gouvernement chinois. Dernier en date à avoir été fermé, le forum de discussion Ulaaq (www.ulaaq.com), avait été créé et géré par l’écrivain M. Naranbilig. Le site a été “sinisé” et son détenteur assigné à résidence. A ce jour, plus aucun site ni forum de discussion vraiment indépendant n’existe en Mongolie intérieure.
Publié le
Updated on
20.01.2016