Les médias dans la ligne de mire des taliban
Organisation :
Mécontents de la couverture médiatique de la tentative d’assassinat de la jeune blogueuse Malala Yousafzai, les taliban ont proféré des menaces de mort à l’encontre des médias nationaux et internationaux.
Reporters sans frontières a eu accès à des documents confidentiels attestant de mesures concrètes mises en place par la police pour alerter et garantir la sécurité des journalistes menacés.
D’après un rapport de la BBC, Hakimullah Mehsud, chef du Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), a ordonné à ses subordonnés de prendre pour cible les sièges de médias à Karachi, Lahore, Rawalpindi, Islamabad et dans d’autres villes du pays. Sont, une fois encore, particulièrement visés les médias qui ont dénoncé l’attaque contre Malala Yousafzai.
Si Reporters sans frontières salue la réactivité de la police pakistanaise qui tente de garantir la sécurité des professionnels des médias pris pour cible par les taliban, l’organisation condamne ces menaces dirigées vers les professionnels des médias qui n’ont pour ambition que de réduire les voix dissidentes au silence par l’instauration d’un climat de terreur.
Face à cette crainte, le ministre de l’Intérieur a renforcé la sécurité aux abords des locaux de médias, mais aussi des écoles religieuses qui s’étaient exprimées au sujet de l’attaque contre Malala Yousafzai.
“Même si à l’heure actuelle, l’état de santé de Malala Yousafzai reste incertain, la couverture par les médias de la tentative d’assassinat de la jeune militante et l’évolution de son état de santé sont essentiels: il est nécessaire que la liberté d’information soit respectée et que les menaces proférées par les taliban ne servent pas de fer de lance à l’autocensure”, a déclaré l’organisation.
Le gouvernement a également ouvert une enquête afin de retrouver le coupable de cette tentative d’assassinat, revendiquée par le TTP.
Le Pakistan se situe à la 151e place, sur 179 pays, dans le classement mondial 2011-2012 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Crédits photo: ARIF ALI / AFP
Publié le
Updated on
20.01.2016