Les journalistes d'ABS-CBN et leur guide libérés par le groupe Abu Sayyaf

Reporters sans frontières est soulagée par la libération de l'équipe de la chaîne ABS-CBN, composée de Ces Drilon et Angelo Valderama, et de leur guide Octavio Dinampo, une semaine après leur enlèvement à Sulu. Le groupe Abu Sayyaf les a relâchés le 17 juin 2008 un peu avant minuit. Les trois ex-otages ont été conduits à Zamboanga, dans le sud des Philippines, avant d'être transférés vers Manille. La présentatrice Ces Drilon a déclaré être très émue, mais très heureuse et a remercié tous ceux qui ont favorisé leur libération, notamment la sénatrice Loren Legarda. Elle a affirmé avoir été attachée et frappée par ses ravisseurs. Elle a également dit avoir été trahie alors qu'elle se rendait dans cette province pour interviewer un leader d'Abu Sayyaf. "Il y aura une opération de chasse à l'homme. Nous ne laisserons pas les coupables impunis. Nous allons les poursuivre et les présenter devant des tribunaux", a affirmé le directeur de la police, Avelino Razon. La police a notamment interrogé le maire Alvarez Isnaji et son fils qui ont un joué un rôle essentiel dans les négociations. ------------ 17.06.2008 Vives préoccupations pour l'équipe de télévision prise en otages par le groupe Abu Sayyaf Reporters sans frontières est vivement préoccupée par l'ultimatum fixé par le groupe radical Abu Sayyaf dans la prise d'otages de la présentatrice Ces Drilon, du cameraman Angelo Valderama et de leur guide Octavio Dinampo. Après avoir menacé de s'en prendre physiquement aux journalistes si une rançon de 15 millions de pesos (plus de 300 000 dollars US) n'était pas payée avant le 17 juin 2008 à midi, les kidnappeurs auraient accepté de repousser indéfiniment la date de l'ultimatum. L'un des responsables des négociations, le maire Alvarez Isnaji, a également affirmé que la dernière fois qu'il a parlé avec Ces Drilon, le 16 juin, elle était en larmes. Les familles des trois otages ont appelé à la libération de leurs proches, affirmant ne pas être dans la possibilité de payer la rançon. "Nous avons besoin de notre père. Nous ne savons même pas comment trouver l'argent pour payer l'école", a imploré Joy Encarnacio, la fille du cameraman, lors d'une interview avec une radio diffusée à Sulu. De son côté, la chaîne ABS-CBN pour laquelle travaillent les journalistes refuse le chantage d'Abu Sayyaf. Selon la police, les responsables du kidnapping seraient Sulayman Patta et Walid. Une prime de 500 000 pesos a été annoncée pour la capture de chacun d'eux. ----------- 13.06.2008 Un caméraman d'ABS-CBN libéré, deux autres journalistes toujours détenus à Sulu Reporters sans frontières se réjouit de la libération, dans la nuit du 12 juin 2008, du caméraman Angelo Valderama, et demande que la journaliste Ces Drilon et le caméraman Jimmy Encarnacion soient libérés à leur tour. "Nous espérons que les otages restants seront libérés aujourd'hui", a déclaré, le 13 juin, le chef de police Avelino Razon. L'équipe de télévision de la chaîne ABS-CBN dirigée par Ces Drilon serait en bonne santé, bien que toujours détenue dans les montagnes de Sulu (Sud) par des militants présumés du groupe radical Abu Sayyaf, selon le chef d'état-major philippin, le général Alexander Yano. Les forces armées se refusent néanmoins à s'exprimer sur l'existence d'éventuelles négociations avec les ravisseurs, alors qu'ABS-CBN aurait déjà établi le dialogue. La chaîne de télévision a rappelé, dans un communiqué rendu public le 11 juin, qu'elle s'oppose au paiement d'une rançon, pour ne pas encourager de futurs enlèvements de journalistes. "Les négociations pour leur libération ont atteint un stade critique avec une augmentation de la rançon demandée de 145 000 à 290 000 euros", a déclaré, le 12 juin, à l'AFP, une source proche de l'affaire. Les différents acteurs impliqués dans ce dossier ont appelé à la plus grande prudence, en particulier de la part des médias. ----------------- 10.06.2008 - Une équipe de télévision kidnappée à Sulu Reporters sans frontières appelle à la libération de l'équipe de télévision de la chaîne ABS-CBN dirigée par la célèbre présentatrice Ces Drilon, dont on est sans nouvelles depuis le 8 juin 2008. Ils pourraient être détenus dans la province de Sulu (Sud) par des militants du groupe radical Abu Sayyaf qui a déjà kidnappé près de trente journalistes dans le passé. "Les ravisseurs des trois journalistes et de leur guide doivent écouter les appels lancés par de nombreuses personnalités philippines. Il n'est pas acceptable que des professionnels des médias soient de nouveau victimes de prises d'otages. Nous demandons à tous ceux qui peuvent avoir de l'influence sur les preneurs d'otages d'en user pour obtenir la libération de Ces Drilon et de ses collègues", a déclaré l'organisation. La chaîne privée ABS-CBN a confirmé, le 10 juin 2008, avoir perdu le contact avec l'une de ses équipes composée de la présentatrice Ces Drilon, des reporters Jimmy Encarnacion et Angelo Valderama et de leur guide, Octavio Dinampo, professeur de l'Université de Mindanao. Ils auraient été kidnappés le 8 juin au soir alors qu'ils se trouvaient en reportage à Maimbung, sur l'île de Sulu, au sud-ouest de l'île de Mindanao. La chaîne a demandé aux autres médias de couvrir cet évènement en prenant en considération la sécurité de ses employés. Ces Drilon travaille pour ABS-CBN depuis 1989 où elle présente et produit l'émission Business News. Elle a gagné plusieurs prix pour ses reportages. Selon l'agence Mindanews, Octavio Dinampo a déjà guidé plusieurs fois des journalistes sur l'île de Sulu et publié des articles suite à des entretiens avec des militants d'Abu Sayyaf. "Les ravisseurs doivent le libérer car c'est un homme de paix", a affirmé Roberto Layson, un militant de Mindanao. La présidente Gloria Arroyo a ordonné aux forces de sécurité de tout mettre en œuvre pour retrouver l'équipe d'ABS-CBN. Depuis 2001, le groupe Abu Sayyaf a pris en otages plus de 30 reporters. En 2000, les journalistes européens Andreas Lorenz, Maryse Burgot, Jean-Jacques Le Garrec et Roland Madura avaient été kidnappés à Jolo. En avril 2002, Arlyn de la Cruz, du quotidien Inquirer et de la chaîne de télévision privée Net25, avait été libérée après cent jours de détention sur l'île de Jolo.
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Updated on 20.01.2016