Le Xinjiang n'est toujours pas reconnecté à Internet

Malgré les déclarations des autorités chinoises, selon lesquelles Internet est à nouveau progressivement accessible dans le Xinjiang (nord-ouest du pays), force est de constater que tel n'est pas le cas. Certes, les sites officiels xinhuanet.com et people.com.cn sont à nouveau disponibles, mais sept mois après les émeutes, Internet est toujours coupé. "Reporters sans frontières dénonce la propagande du gouvernement chinois, qui tente de faire croire que les communications sont rétablies dans le Xinjiang. Malgré quelques mesures médiatisées prises par les autorités, Internet au Xinjiang reste en réalité coupé du monde. Ces mesures discriminatoires à l'égard des minorités ethniques, et notamment des ouïghours, ne vont en rien restaurer la stabilité du pays. Elles constituent en réalité un archaïsme, un retour en arrière. La Chine doit prouver son engagement dans l'ère moderne en accordant la liberté d'accès au réseau à tous ses citoyens", a déclaré l'organisation. Reporters sans frontières constate que des sites ouïghours tels que http://www.diyarim.com/, http://www.xabnam.com/, http://www.ulinix.com/, http://www.uzmakan.com/, http://www.uzonline.net/, http://zyzg.us/ sont toujours bloqués. La liste complète est disponible sur : http://www.rsf.org/Etude-sur-le-blocage-des-sites.html). Les internautes qui surfent sur Internet depuis le Xinjiang ne peuvent pas laisser de commentaires, ni voir les sections forum des sites. En effet, tout commentaire non patriotique ou toute rumeur est réprimé(e), et il est fait appel à la délation pour les sanctionner. Il est également impossible d'envoyer et de recevoir des mails. La Chine continue de surveiller très étroitement toutes les informations sur les Ouïghours suite aux émeutes interethniques du 5 juillet 2009 à Urumqi, la capitale provinciale de la région du Xinjiang. Les appels internationaux sont toujours monitorés dans les bureaux de poste et plus chers qu'auparavant, ce qui les rend inaccessibles à la grande majorité de la population. Il en va de même pour les SMS. Selon le site Danwei, un Ouïghour, identifié comme Ma XX, a même été arrêté pour avoir envoyé le 17 janvier un SMS à plusieurs de ses contacts sur les forces de l'ordre et sur les revendications ouïghours. Ses propos ont été qualifiés de "blessants", "dangereux", "affaiblissant l'unité et la paix sociale, et la sécurité publique", et lui-même a été qualifié de "criminel". Zhou XX est dans le même cas, il aurait confessé avoir envoyé des SMS "terroristes". Les cyberdissidents et fondateurs de sites ouïghours Dilshat Parhat, Nureli, Obulkasim et Muhemmet sont toujours emprisonnés.
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Updated on 20.01.2016