Le vice-président de la Commission des Ethnies tente d'étrangler une journaliste indigène

Au cours d'une réunion du Conseil civique d'organisations populaires et indigènes du Honduras (COPINH), le 2 avril, le député Romualdo Bueso Melghem (photo) a violemment agressé Martha Vásquez, collaboratrice du site Indymedia. Reporters sans frontières espère qu'il sera déchu de son mandat.

Reporters sans frontières est scandalisée par la violente agression commise, le 2 avril 2006, contre la journaliste communautaire Martha Vásquez, collaboratrice du site Indymedia, par le député du Parti libéral Romualdo Bueso Melghem, lors d'une réunion du Conseil civique d'organisations populaires et indigènes du Honduras (COPINH) à Intibucá (Sud-Ouest). L'organisation estime que le parlementaire devrait être déchu de son mandat. “Un tel degré de violence est indigne d'un élu. Cette agression est d'autant plus intolérable qu'elle est le fait du vice-président de la Commission des Ethnies, censé promouvoir le dialogue avec les communautés indigènes. Le COPINH a déjà mis en cause à plusieurs reprises l'attitude dénigrante de Romualdo Bueso Melghem envers le peuple Lenca. Nous espérons que le parlementaire sera déchu de ses fonctions et puni à hauteur des faits qui lui sont reprochés. Le maintien d'un statu quo serait incompréhensible, sachant que le ministre de la Santé et une représentante du président de la République ont été témoins de l'agression”, a déclaré Reporters sans frontières. Le 2 avril, quelque 200 délégués du COPINH étaient réunis à Intibucá, siège de l'organisation, en présence du ministre de la Santé, Orizon Velásquez, et d'Arcadia Gómez, représentante du chef de l'Etat, pour une journée thématique sur les questions de santé. Vers 10 h 45, un groupe d'hommes armés a fait irruption parmi les délégués et argué que la réunion ne pouvait avoir lieu sans l'autorisation du député Romualdo Bueso Melghem. Quelques minutes plus tard, selon la version donnée par le COPINH, le député est arrivé sur les lieux et a violement pris à partie Salvador Zúniga, l'un des délégués, en lui signifiant notamment que “sa mort était planifiée et que ce serait facile”. L'élu s'est alors rendu compte que Martha Vásquez était en train d'enregistrer ses propos. Il s'est précipité sur la journaliste communautaire, l'a frappée puis a tenté de l'étrangler après lui avoir dérobé son magnétophone. Deux autres délégués ont été menacés de mort et blessés au cours de l'incident. Issue de l'ethnie Lenca, dont les représentants sont affiliés au COPINH, Martha Vásquez participait à la réunion en tant que chargée de communication de l'organisation.
Publié le
Updated on 20.01.2016