Le prêtre dissident Nguyen Van Ly, malade, renvoyé en prison
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Reporters sans frontières condamne fortement la décision des autorités de renvoyer en prison le prêtre, défenseur des droits de l’homme, Nguyen Van Ly. Le responsable de la publication dissidente Tu do Ngôn luan, condamné en 2007 à une peine de huit ans de prison ferme pour propagande anti-gouvernementale, avait bénéficié en mars 2010 d’une libération provisoire d’un an pour raison de santé (lire l'article).
Les autorités vietnamiennes font preuve de cruauté en renvoyant en prison ce prêtre âgé de 64 ans à la santé fragile. Au moment de sa remise en liberté, Nguyen Van Ly souffrait d’une tumeur au cerveau. Il avait été victime de trois attaques cérébrales pendant sa captivité. Ses conditions de détention, comme celles en général des prisonniers de conscience, sont un grave sujet de préoccupation. Nous appelons à sa libération immédiate et demandons qu’il puisse avoir accès aux soins qui lui sont indispensables.
Lundi 25 juillet 2011, Nguyen Van Ly a été transféré par la police à la prison de Ba Sao, à 500 kilomètres de son domicile, a confirmé, mardi 26 juillet, un gardien de la prison, cité par l’AP, qui préfère garder l’anonymat. Dissident notoire, membre du “bloc 8406”, mouvement pro-démocratique né en 2006 qui appelle au multipartisme, il a fait plusieurs séjours en prison. Au moment de sa libération en mars 2010, son état de santé s’était fortement aggravé.
Les conditions de détention particulièrement sévères au Viêt Nam s’apparentent à une forme de torture morale et physique. Droit de visite bafoué, absence d’accès aux soins, difficulté pour bénéficier d’une alimentation régulière, etc.
A ce titre, Reporters sans frontières exprime sa vive inquiétude sur le sort du blogueur Nguyen Van Hai, plus connu sous le nom de Dieu Cay, également fondateur du “club des journalistes libres” (Free Vietnamese Journalists club). Toujours en détention alors qu’il aurait dû être libéré en octobre 2010, ce dernier est privé de tout contact avec sa famille depuis plusieurs mois. Il n’a pas droit à la visite de son avocat. Selon les dernières informations, il aurait perdu l’usage d’un bras en captivité. Nous demandons également sa libération immédiate.
Alors que la situation des blogueurs semblent se dégrader dans le pays, Reporters sans frontières appelle le Viet Nam à faire preuve de clémence envers deux autres net-citoyens : Cu Huy Ha Vu, qui devrait être jugé en appel le 2 août 2011, et Pham Minh Hoang (www.pkquoc.multiply.com), qui devrait prochainement conclure sa première année de « détention provisoire ». La loi vietnamienne permet aux autorités de maintenir les prisonniers politiques quatre mois, renouvelables jusqu’à trois fois sans procès et sans accès à un avocat. Reporters sans frontières espère que le Viêt Nam libérera sans délai le blogueur.
Cu Huy Ha Vu avait été condamné, le 4 avril 2011, à sept ans de prison pour « propagande contre l’Etat ». Le franco-vietnamien Pahm Minh Hoang avait quant à lui été arrêté le 13 août 2010, pour "avoir mené des activités en vue de renverser le gouvernement" en vertu de l’article 79 du code pénal.
Le Viêt Nam se situe à la 165ème place, sur 178 pays, dans le classement mondial 2010 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières. Le pays fait partie de la liste des “Ennemis d’Internet” établie par l’organisation.
Publié le
Updated on
20.01.2016