Le porte-parole de l'armée accuse les journalistes de "vendre les intérêts nationaux pour quelques centaines de dollars"

Le 10 septembre 2004, le général Shaukat Sultan, porte-parole des forces armées (ISPR), a accusé la presse pakistanaise de "vendre les intérêts nationaux pour quelques centaines de dollars". Il a ainsi justifié les sévères restrictions imposées à la presse par l'armée dans les zones tribales, notamment le Sud-Waziristan. Reporters sans frontières a demandé au président pakistanais Pervez Musharraf d'user de son influence afin que Shaukat Sultan revienne sur ses propos, qui insultent tous les journalistes pakistanais. "Les médias sont les garants de la liberté de la presse et du droit à être informé. Les insinuations outrageantes du général Shaukat Sultan sont injustifiées." Reporters sans frontières est consciente que le gouvernement pakistanais doit garantir la sécurité des journalistes, mais cela ne doit pas être une excuse pour empêcher la presse de couvrir en toute indépendance cette zone stratégique dans la lutte contre le terrorisme. Devant un parterre de journalistes à Peshawar (province de la frontière du Nord-Ouest), le général Shaukat Sultan a justifié l'interdiction imposée, depuis mars dernier, aux journalistes de circuler au Sud-Waziristan, du fait des "activités contraires à l'éthique de certains journalistes qui ont aidé les médias étrangers à discréditer le Pakistan". Il a fait référence, sans les citer, aux journalistes Khawar Mehdi et Sami Yousafzai, récemment détenus par les autorités pakistanaises pour avoir travaillé avec des reporters étrangers. En juillet 2004, Reporters sans frontières s'était associée à l'Union des journalistes des zones tribales (Tribal Union Journalists, TUJ) pour organiser une conférence de presse à Islamabad réclamant la libre circulation des journalistes et le respect de l'indépendance des médias au Sud-Waziristan.
Publié le
Updated on 20.01.2016