Le ministre français à la Coopération soutient les cyberdissidents emprisonnés

Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, Pierre-André Wiltzer a abordé avec les autorités vietnamiennes les cas des cyberdissidents emprisonnés Phan Hong Son et Pham que Duong. L'organisation avait écrit au ministre délégué à la Coopération et à la Francophonie, le 17 février, pour réclamer cette intervention lors de sa visite dans le pays.

Le ministre délégué a fait un discours d'une dizaine de minutes devant une vingtaine d'officiels vietnamiens, dont le ministre des Affaires étrangères, demandant notamment la libération de Pham Hong Son et Pham Que Duong. Reporters sans frontières se réjouit de cette déclaration qui dénote la volonté du ministre de soutenir les cyberdissidents. ______________________________________________________ Le cyberdissident Pham Que Duong sera jugé dans les prochaines semaines pour espionnage Version vietnamienne en .pdf ci-dessous. Reporters sans frontières demande à Pierre-André Wiltzer, ministre français à la Coopération et à la Francophonie, d'aborder le cas du cyberdissident lors de sa visite au Viêt-Nam. Selon les informations recueillies par Reporters sans frontières, Pham Que Duong, ancien colonel et historien de l'armée, emprisonné depuis le 28 décembre 2002, devrait être jugé dans les prochaines semaines. Il est accusé d'espionnage et encourt une peine de prison à perpétuité. L'organisation demande à Pierre-André Wiltzer, ministre français à la Coopération et à la Francophonie, d'aborder le cas du cyberdissident avec les autorités vietnamiennes lors de sa visite dans ce pays fin février 2004. "Pham Que Duong et ses avocats n'ont pas eu la possibilité de préparer leur défense correctement. Nous craignons que le procès de l'historien ne soit une véritable mascarade, comme bien souvent dans le cas de dissidents politiques. Nous rappelons ensuite que le ministre de la Justice vietnamien, Uong Chu Luu était en visite en France du 8 au 15 février et qu'il a rencontré son homologue français pour discuter de la collaboration juridique entre les deux pays. Nous regrettons que les autorités françaises fassent l'impasse, lors de ces discussions bilatérales, sur les procès iniques qui sont monnaie courante au Viêt-Nam", a déclaré Reporters sans frontières. L'acte d'accusation de Pham Que Duong ne lui a été remis que le 3 février 2004. Les avocats et la famille ont pu lire ce document, mais n'ont pas été autorisés à en faire de copie ni à prendre des notes. Le cyberdissident serait actuellement soumis à d'épuisants interrogatoires. Il risque de se présenter au procès très affaibli et incapable d'assurer correctement sa défense. Il est notamment accusé d'entretenir des liens avec des organisations "réactionnaires" à l'étranger, de recevoir et diffuser par Internet des documents hostiles au régime communiste, d'être le correspondant d'une revue canadienne et par conséquent, selon les autorités, de travailler pour l'agence américaine de renseignement (CIA). Pham Que Duong sera jugé pour espionnage, un crime passible, d'après l'article 80 du code pénal vietnamien, d'une peine de prison allant de 12 ans à la perpétuité. Pham Que Duong a été arrêté, le 28 décembre 2002, suite à une rencontre à Saïgon avec Tran Khue, un cyberdissident également emprisonné depuis. Ancien colonel dans l'Armée de libération, il avait créé avec Tran Khue un groupement intitulé « Association des Vietnamiens pour aider le Parti et le Gouvernement à lutter contre la corruption ». En mars 2002, il avait déposé sa candidature aux élections législatives dans la circonscription d'Hanoi. Sa candidature avait été rejetée par les autorités.
Publié le
Updated on 20.01.2016

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