Le journaliste Khurshid Ahmed de nouveau la cible d'un attentat

Khurshid Ahmed, correspondant du quotidien en ourdou Khabrain à Gilgit (Northern Areas, Cachemire), a été victime d'un nouvel attentat dans la nuit du 24 juillet. Trois bombes artisanales ont été lancées sur sa maison, causant des dégâts matériels uniquement. Un officier de police a confirmé à Reporters sans frontières qu'un suspect avait été arrêté alors qu'il tentait de prendre la fuite. Le journaliste avait assisté la semaine précédente à une réunion sur la lutte contre le terrorisme, à laquelle étaient présents de nombreux officiels. A cette occasion, il avait déclaré que si le président Pervez Musharraf luttait contre le terrorisme, ce n'était pas le cas de toutes les autorités locales qui maintenaient le dialogue avec des groupes armés. Cette prise de position avait provoqué la colère de certains participants. « Ma présence à cette conférence a dû fournir un prétexte aux islamistes, qui ont répondu par leur langage habituel, a déclaré le journaliste. Je pense que les attaquants auraient pu me tuer à l'extérieur de ma maison. Ils veulent me faire peur. » Reporters sans frontières déplore cette agression et regrette que la première attaque contre Khurshid Ahmed, en mars, n'ait pas incité le gouvernement à prendre des dispositions pour assurer sa protection et celle de sa famille. L'organisation demande donc l'ouverture d'une enquête, notamment sur le fait qu'une brève panne d'électricité est survenue au moment de l'attaque. --------------------------------------------------------------- 23.03.2005 Un second journaliste agressé dans les Territoires du Nord Le 20 mars, un officier de l'armée a violemment frappé Nisar Abbas, correspondant de la chaîne privée Geo TV et du quotidien Jang à Skardu (Territoires du Nord). Le journaliste a confirmé à Reporters sans frontières qu'il avait été agressé lors d'une descente de militaires qui visait à interdire une cérémonie organisée par une ONG caritative. Le soldat l'a notamment frappé à coups de crosse. Nisar Abbas souffre d'hématomes, notamment aux épaules. En vertu de l'article 144 du code pénal, les autorités ont interdit tout rassemblement de plus de cinq personnes dans les Territoires du Nord, agités par des tensions entre sunnites et chiites. Reporters sans frontières demande une enquête sur cette agression et des sanctions disciplinaires contre ses auteurs. ------------------------------------------------------------------- 9.03.2005 Attentat au domicile d'un journaliste à Gilgit Des inconnus ont lancé une bombe, le 3 mars 2005, sur le domicile de Khurshid Ahmed, correspondant du quotidien national Khabrain à Gilgit, capitale administrative des Territoires du Nord (extrême-nord du pays). L'attentat n'a fait aucune victime et n'a pas été revendiqué. Reporters sans frontières condamne cette attaque perpétrée contre un journaliste respecté de Gilgit et demande aux autorités locales de faire toute la lumière sur cette affaire. « Il est alarmant que des criminels puissent mettre en danger la vie d'un journaliste et celle de ses proches sans être inquiétés », a déclaré l'organisation. Dans la soirée du 3 mars, une bombe artisanale a été lancée par des inconnus sur le domicile de Khurshid Ahmed. Celui-ci a déclaré à Reporters sans frontières que sa famille était « bouleversée ». La police, dont le commissariat est situé à 20 mètres de la maison du journaliste, n'a procédé à aucune arrestation. Khurshid Ahmed, président du Club de la presse de Gilgit, a expliqué à Reporters sans frontières qu'il pouvait avoir été victime d'une tentative d'intimidation suite à la récente décision des journalistes locaux de ne pas publier les appels à la haine des responsables d'organisations religieuses extrémistes. Les journaux locaux refusent en effet de servir de porte-voix aux leaders chiites et sunnites qui s'opposent les uns aux autres. Choqués par cet incident, les journalistes de Gilgit ont organisé un sit-in devant le bureau du représentant de l'Etat fédéral dans la ville. Ils ont donné une semaine aux autorités pour retrouver les coupables. Quelques hebdomadaires ont momentanément suspendu leur publication. Le Pakistan est sujet à des tensions religieuses, notamment depuis l'assassinat, le 8 janvier, dans le nord du pays, du leader chiite Agha Ziauddin. Le 14 janvier, des militants de l'organisation religieuse Imamia Students Organization (ISO) avaient attaqué le Club de la presse de Lahore (est du pays), et blessé dix journalistes. Ils reprochaient aux médias de ne pas accorder une couverture suffisante à cet assassinat. Lire le communiqué
Publié le
Updated on 20.01.2016