Le journaliste Khawar Mehdi Rizvi formellement inculpé devant une Cour antiterroriste

La police de Quetta a transmis, le 12 février, le résultat de son enquête à la Cour spéciale pour la suppression du terrorisme. "Je suis innocent et le gouvernement a monté toute cette affaire pour porter atteinte à la crédibilité des médias étrangers ", a affirmé Khawar Mehdi, détenu pour avoir travaillé avec l'hebdomadaire français L'Express.

Le journaliste pakistanais Khawar Mehdi Rizvi a été formellement inculpé, le 12 février 2004, par la Cour spéciale pour la suppression du terrorisme de Quetta après que la police a finalisé son enquête. Les autorités maintiennent que le journaliste a organisé un faux reportage sur des groupes armés taliban pour les reporters de l'hebdomadaire L'Express. Deux autres Pakistanais, dont l'un est militant taliban, sont également inculpés. Le journaliste n'est pas apparu devant la cour. Reporters sans frontières déplore que les autorités continuent à accuser, sans aucune preuve matérielle sérieuse, Khawar Mehdi Rizvi de "conspiration" et "sédition". "Juger un journaliste respecté devant une cour antiterroriste est indigne d'un pays qui affirme respecter la liberté de la presse", a affirmé Reporters sans frontières. Plus de 800 journalistes et professionnels des médias ont déjà signé une pétition internationale lancée par le Comité de soutien à Khawar Mehdi sur le site www.freekhawar.org. Le 10 février 2004, l'avocat du journaliste, Abid Saqi, a été autorisé à lui rendre visite dans la prison de Quetta. Il a pu lui faire part de la campagne internationale en faveur de sa libération. Khawar Mehdi a expliqué à son avocat que son arrestation et les charges qui pèsent sur lui visent à intimider les journalistes pakistanais et étrangers. "Je suis innocent et le gouvernement a monté toute cette affaire pour porter atteinte à la crédibilité des médias étrangers (…). Je maintiens que les informations collectées avec mes confrères de L'Express sont vraies", avait affirmé Khawar Mehdi à son frère lors d'une visite précédente. Selon plusieurs témoignages, Khawar Mehdi Rizvi, 44 ans, est "faible" et "souffre des poumons", conséquences des tortures et des mauvaises conditions de détention. Le journaliste a déjà été détenu pendant quatre ans et demi, dans les années 1980, pour son combat en faveur de la démocratie lors de la dictature du général Zia-ul-Haq. La plainte initiale contre Khawar Mehdi Rizvi, dont Reporters sans frontières a pu obtenir une copie, accuse les journalistes de L'Express d'avoir financé la réalisation d'un faux reportage sur des groupes armés taliban. Khawar Mehdi est accusé de "conspiration criminelle contre le gouvernement du Pakistan", de "sédition", et d'avoir "mis à mal la réputation internationale du Pakispan". Il risque la prison à vie. Résumé de l'affaire : Après plus de quarante jours de détention au secret et de torture aux mains des services secrets militaires, les autorités pakistanaises ont inculpé, le 25 janvier 2004, Khawar Mehdi Rizvi, collaborateur de l'hebdomadaire français L'Express, de "sédition" et "conspiration". Les autorités lui reprochent d'avoir organisé pour les journalistes français un faux reportage sur les activités de groupes armés taliban à la frontière avec l'Afghanistan. Les trois journalistes avaient été arrêtés le 16 décembre 2003 à Karachi. Signez la pétition sur www.freekhawar.org
Publié le
Updated on 20.01.2016