Le journaliste du Parisien libéré mais mis en examen

Le 15 novembre, à six heures du matin, une dizaine de policiers de l'Inspection générale des services ont interpellé à son domicile Roberto Cristofoli, journaliste des éditions Hauts-de- Seine du Parisien/Aujourd'hui. « Il est urgent que la loi française impose la présence d'un magistrat lors d'une perquisition au domicile d'un professionnel des médias, ce qui n'est pas le cas actuellement », a déclaré Reporters sans frontières.

Roberto Cristofoli a été mis en examen, le 17 novembre 2005, pour « recel d'un détournement de biens par dépositaire de l'autorité publique d'un objet qui lui avait été confié pour exercer sa mission » et « complicité de violation de secret professionnel ». Il a été libéré mais placé sous contrôle judiciaire. Un policier, placé en détention provisoire pour « violation du secret professionnel et corruption », aurait fourni au journaliste du quotidien Le Parisien du matériel réservé aux forces de l'ordre, permettant d'écouter les fréquences cryptées de la police. Trois autres personnes ont également été mises en cause dans cette affaire. Il s'agit de deux détectives privés, dont l‘un est en détention provisoire, et d'un intermédiaire, proche de l'opérateur de téléphonie Orange, qui aurait fourni des listings d'appels téléphoniques. ------ 16 novembre 2005 Perquisition au domicile d'un journaliste du Parisien et au siège du quotidien : une nouvelle atteinte au droit à la protection du secret des sources « Nous apportons notre soutien au journaliste du Parisien qui est toujours en garde à vue et nous appelons les autorités judiciaires à respecter le droit à la protection du secret des sources, garanti par l'article 109 du code de procédure pénale et par l'article 10 de la Convention européenne des droits de l'homme. Il est urgent que la loi française impose la présence d'un magistrat lors d'une perquisition au domicile d'un professionnel des médias, ce qui n'est pas le cas actuellement », a déclaré Reporters sans frontières. Le 15 novembre 2005, à six heures du matin, une dizaine de policiers de l'Inspection générale des services (IGS, « police des polices ») ont interpellé à son domicile Roberto Cristofoli, journaliste des éditions Hauts-de-Seine du Parisien/Aujourd'hui, agissant sur commission rogatoire d'un juge d'instruction du tribunal de Paris. Les policiers ont procédé à la perquisition de son domicile, puis se sont rendus à 9 heures au siège du journal à Saint-Ouen, afin de procéder à une perquisition dans son bureau. Ils en sont repartis vers 15 heures, après avoir notamment saisi le disque dur de l'ordinateur du journaliste et certains documents personnels. Roberto Cristofoli est toujours en garde à vue dans les locaux de l'IGS à Paris. Selon un de ses confrères du Parisien, qui a préféré garder l'anonymat, Roberto Cristofoli pourrait être entendu par un juge le 16 novembre au soir, ou le 17 novembre au matin, et être mis en examen pour « recel et violation du secret professionnel ». Le journaliste est soupçonné d'avoir écouté les fréquences cryptées de la police durant les récentes émeutes, avec un appareil fourni par des policiers.
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Updated on 20.01.2016