Le journaliste Bui Minh Quoc de nouveau placé en résidence surveillée à Dalat

Dans une lettre adressée au ministre vietnamien de la Sécurité publique, le lieutenant général Le Minh Huong, Reporters sans frontières (RSF) a protesté contre l'interpellation puis le placement en résidence surveillée du journaliste et dissident Bui Minh Quoc. RSF considère que cette mesure, qui prive le dissident de sa liberté et de son droit à s'exprimer, équivaut à un emprisonnement. "Encore une fois, le gouvernement vietnamien viole le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, qu'il a ratifié en septembre 1982, et dont l'article 19 garantit la liberté d'expression", a affirmé Robert Ménard, secrétaire général de l'organisation. Aussi, RSF demande la fin du placement en résidence surveillée de Bui Minh Quoc, de son confrère Ha Sy Phu, en résidence surveillée depuis mars 2001, et la libération immédiate du journaliste Nguyen Dinh Huy, emprisonné depuis novembre 1993. Selon les informations recueillies par RSF, Bui Minh Quoc, journaliste et dissident, a été placé en résidence surveillée à son domicile de Dalat (sud du pays), le 12 janvier 2002. Cette mesure fait suite à son interpellation dans la gare de Thanh Tri (banlieue de Hanoi), le 8 janvier 2002. Il avait alors été interrogé pendant trois jours par des policiers qui lui avaient confisqué plus de trois cents documents jugés "réactionnaires" par les autorités. La veille, Bui Minh Quoc avait rencontré un groupe de dissidents d'Hanoi. Mais selon un journaliste vietnamien réfugié en France, l'interpellation et le placement en résidence surveillée de Bui Minh Quoc sont liés à l'enquête qu'il a menée, pendant plus d'un mois dans le nord du pays sur la situation de ces zones frontalières avec la Chine. En effet, les dissidents dénoncent régulièrement les concessions, notamment territoriales, accordées aux autorités de Pékin par le gouvernement d'Hanoi. Bui Minh Quoc s'était rendu à motocyclette dans ces provinces pour recueillir des témoignages sur la situation. La police lui a notamment saisi plusieurs carnets de notes et ses pellicules de photos. Bui Minh Quoc, membre du groupe de dissidents de Dalat, avait déjà été placé en résidence surveillée d'avril 1997 à fin 1999 pour avoir milité en faveur de la liberté de la presse. Cette sanction lui interdit de quitter son quartier et de rencontrer quelqu'un sans autorisation officielle. Son téléphone est coupé, son domicile gardé par des policiers et sa famille surveillée.
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Updated on 20.01.2016