Le gouvernement envisage de maintenir la nouvelle régulation pour la presse étrangère après les Jeux olympiques : "Une promesse de plus", selon Reporters sans frontières
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Reporters sans frontières prend acte des propos de Cai Wu, ministre en charge de l'information au Conseil d'Etat (gouvernement), selon qui la régulation appliquée au travail des journalistes étrangers sera vraisemblablement maintenue après octobre 2008.
"Ce n'est pour l'instant qu'une promesse, comme il y en a eu tant d'autres. Il faudrait déjà que les autorités respectent aujourd'hui ces régulations. Or, nous avons recensé au moins 65 journalistes étrangers interpellés, frappés, interdits de reportage ou menacés en 2007. La veille des déclarations du ministre, un journaliste d'Associated Press a été interpellé dans le sud de la Chine", a déclaré l'organisation.
Le 27 décembre 2007, Cai Wu a annoncé qu'il est probable que les régulations pour la presse étrangère mises en place de janvier 2007 à octobre 2008, à l'occasion des Jeux olympiques de Pékin, seront maintenues après cette date. Le ministre a déclaré : "Aucun document n'indique que, lorsque cette nouvelle régulation va arriver à son terme le 17 octobre, nous allons revenir à la précédente. (...) Si la pratique montre que cela aide la communauté internationale à mieux connaître la Chine, ce sera une bonne politique dans le cadre de la réforme et de l'ouverture du pays. Pourquoi devrions-nous la changer ?"
Jocelyn Ford, responsable du Comité "Liberté de la presse" du Foreign Correspondents Club of China qui milite pour la prolongation de la nouvelle régulation, a affirmé à Reporters sans frontières : "La remarque du ministre est positive. Je serais surprise que la Chine revienne à des règles répressives. Mais on attend toujours de voir si les officiels vont mieux respecter la régulation qui garantit la liberté de reportage pour les correspondants étrangers. En 2007, le FCCC a reçu des informations sur 180 violations de ces régulations qui vont de la surveillance des journalistes à l'interpellation."
Ce n'est pas la première fois qu'un officiel laisse entendre que l'ancienne régulation - obligeant notamment les journalistes étrangers à demander une autorisation avant de se déplacer en Chine et interviewer des Chinois - ne sera pas remise en place après les Jeux olympiques.
En 2001, l'un des responsables du Comité organisateur de Pékin 2008, Wang Wei, avait fait la promesse que la "liberté de la presse serait totale" avant et pendant les JO. Mais l'année 2007 a été marquée par de nombreux incidents impliquant des journalistes étrangers. Et la presse chinoise est toujours placée sous le contrôle du Département de la propagande.
Par exemple, la veille des déclarations du ministre Cai Wu, un reporter de l'agence Associated Press a été interpellé et expulsé d'un village du sud de la Chine où ont lieu des manifestations contre la saisie de terres au profit de la construction d'une centrale électrique.
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20.01.2016