Le gouvernement du Pendjab interdit un quotidien avant sa publication

Les autorités de la province pakistanaise du Pendjab ont fermé le quotidien Islamabad Times qui devait publier son premier numéro dans quelques jours. L'imprimeur, son fils, et deux employés ont été arrêtés. Reporters sans frontières demande au gouvernement du Pendjab et aux autorités fédérales de s'expliquer publiquement sur les raisons de cette interdiction. L'organisation redoute qu'il ne s'agisse d'un abus de pouvoir sanctionnant le journaliste Masood Malik déjà visé, il y a trois ans, par les foudres du général-président Pervez Musharraf. Reporters sans frontières demande également la libération des quatre personnes arrêtées lors de la descente de police à l'imprimerie du journal. Le 31 août 2004, des hommes en civil ont pénétré dans l'imprimerie du quotidien en ourdou Islamabad Times à Rawalpindi (près d'Islamabad, Nord), qui se préparait à lancer sur le marché, le 6 septembre, son premier numéro. Ils ont exigé que les employés cessent de travailler sur la maquette du journal. Après que l'imprimeur, Malik Abdul Aziz, ait demandé des explications, les individus ont quitté brièvement l'imprimerie avant de revenir, accompagnés de policiers qui ont procédé aux arrestations, à la fermeture de l'imprimerie et à la saisie du matériel. Masood Malik (photo), directeur du journal, a affirmé à Reporters sans frontières avoir obtenu de l'administration toutes les autorisations nécessaires pour le lancement du quotidien. Le gouvernement a refusé de commenter cette interdiction. Masood Malik est convaincu de l'implication du gouvernement fédéral dans cette affaire. Cette sanction pourrait être liée à un incident intervenu en juillet 2001. A l'époque, Reporters sans frontières avait écrit : "Le 20 juillet 2001, Masood Malik, chef de la rédaction du quotidien conservateur en ourdou Nawa-i-Waqt, est sanctionné par les responsables de la publication, quelques heures seulement après avoir posé une question au président pakistanais lors d'une conférence de presse. Le journaliste avait demandé au général Musharraf, de retour du Sommet indo-pakistanais d'Agra (Inde), si un chef d'Etat élu démocratiquement n'aurait pas été plus à même d'obtenir un accord avec le président indien. Le général Musharraf avait à son tour demandé au journaliste "s'il plaisantait". Quelques heures plus tard, Masood Malik apprend qu'il est limogé du service d'investigation du quotidien. Selon le journal privé Dawn, cette sanction est due aux pressions des autorités, notamment du Département d'information de la presse en charge de réguler les activités des médias pakistanais. Le Département nie avoir fait pression sur les responsables de Nawa-i-Waqt."
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Updated on 20.01.2016