"Le gouvernement doit résoudre la crise sécuritaire à laquelle font face les journalistes", affirme une mission internationale

Une mission d'enquête internationale sur la situation de la liberté de la presse au Pakistan, à laquelle a participé Reporters sans frontières, s'est achevée le 25 février par une conférence de presse à Islamabad. "Le gouvernement doit entendre l'appel pressant des organisations de journalistes et de défense de la liberté de la presse pour mettre un terme à l'insécurité à laquelle sont confrontés les médias pakistanais. En dialoguant avec les membres de la mission, les autorités ont montré qu'elles étaient prêtes à écouter les critiques. Il est maintenant urgent que les discours se traduisent en actes, et que des mesures énergiques soient prises pour mettre fin à l'impunité et aux agissements extrajudiciaires", a affirmé l'organisation. A l'initiative de la Pakistan Federal Union of Journalists (PFUJ) et de la Fédération internationale des journalistes (FIJ), une mission d'enquête s'est rendue au Pakistan du 22 au 25 février 2007. Les membres de la mission, dont un représentant de Reporters sans frontières, ont rencontré des journalistes victimes de violences, des familles de journalistes, des responsables fédéraux et provinciaux, des représentants de la société civile et des personnalités politiques à Lahore, Islamabad et Peshawar. Lors de la conférence de presse finale, Christopher Warren, président de la FIJ, a lancé un appel au gouvernement pakistanais pour qu'il honore ses promesses en garantissant la sécurité et les droits sociaux des journalistes. La mission a notamment dénoncé l'absence de résultats de la police dans les enquêtes sur les assassinats de journalistes. Dans certains cas, les familles des victimes, qui dénoncent l'immobilisme des autorités, sont également l'objet de violences. Le représentant de Reporters sans frontières a insisté sur la nécessité de faire cesser la vague d'enlèvements et de harcèlements de journalistes par les services de sécurité, placés sous les ordres du président Pervez Musharraf. "Ces pratiques violent l'Etat de droit, et sont justifiées de manière fallacieuse par la lutte contre le terrorisme." La FIJ a souligné les difficultés salariales auxquelles sont confrontés de nombreux journalistes, et l'absence d'indépendance des médias publics. Bharat Bushan, directeur du journal indien The Telegraph, Chris Moley, président du syndicat British National Union of Journalists, Sunanda Deshapriya, responsable du Free Media Movement (Sri Lanka), ont également participé à la mission d'enquête.
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Updated on 20.01.2016