Le père Nguyen Van Ly (photo), principal animateur de la revue dissidente Tu do Ngôn luan, a été condamné à huit ans de prison pour propagande contre le gouvernement. Quatre autres dissidents ont été également condamnés. L'organisation appelle la communauté internationale à réagir pour protéger les voix dissidentes au Viêt-nam.
Le 30 mars 2007, le père
Nguyen Van Ly, directeur de la revue
Tu do Ngôn luan, ainsi que quatre autres dissidents ont été condamnés à de lourdes peines de prison. Parmi eux, Nguyen Phong, fondateur du Parti pour le Progrès du Viêt-nam. Dans deux lettres, rédigées le 17 et le 30 mars 2007, il s'adresse à la communauté internationale et appelle à plus de libertés au Viêt-nam.
Huê, le 17 mars 2007
Je, Nguyen Phong, déclare à tous mes compatriotes à l'intérieur et à l'extérieur du pays, à toutes les organisations des droits de l'homme et toute la presse mondiale que :
1) Tous mes actes et paroles depuis le 16 février 2007 jusqu'au 17 mars 2007 n'ont aucune valeur juridique, vu que j'ai vécu sous l'emprise de la menace et dans un esprit de peur et de lassitude.
2) Le Parti Thang Tien Viêt-nam et le parti fédéral Lac Hông continueront à travailler ouvertement au Viêt-nam.
Je proteste énergiquement contre le parti communiste qui m'accuse d'avoir enfreint l'article 88 du code pénal de la République socialiste du Viêt-nam en créant le Parti Thang Tien Viêt-nam et le Parti fédéral Lac Hông. Cet acte est anticonstitutionnel.
C'est pour cela que j'appelle mes compatriotes à l'intérieur et à l'extérieur du pays, toutes les organisations mondiales de défense des droits de l'homme et la presse mondiale à nous soutenir, moi et le Parti Thang Tien ainsi que le parti fédéral Lac Hông dans notre lutte pour la liberté, la démocratie et les droits de l'homme au Viêt-nam.
Nous continuerons à dénoncer les actions anticonstitutionnelles et contraires à l'esprit de la Déclaration universelle des droits de l'homme menées par le Parti communiste du Viêt-nam ainsi qu'à faire pression sur le gouvernement pour qu'il réforme des lois injustes.
Ainsi, le peuple vietnamien pourrait bénéficier du respect des droits de l'homme et du citoyen comme les peuples des pays de progrès.
Nguyen Phong Huê,
Président du Parti Thang Tien Viêt-nam
Huê, le 30 mars 2007
Le 30 mars 2007 une mascarade de procès a été mise en scène par le gouvernement communiste vietnamien concernant le père Nguyen Van Ly, moi-même, Nguyen Binh Thanh, Hoang Thi Anh Dao et l'enseignante Le Thi Le Hang avec le chef d'inculpation d'avoir violé l'article 88 du code pénal de la République socialiste du Viêt-nam.
Nous sommes des citoyens du Viêt-nam qui luttons pour la liberté, la démocratie, et les droits de l'homme au Viêt-nam. Est-il possible que nos dirigeants souhaitent construire notre pays selon leur bon vouloir, allant à contresens du progrès et de la civilisation de l'humanité ?
Le gouvernement communiste vietnamien nous accuse de propagande anti-gouvernementale. Nous sommes des citoyens du Viêt-nam qui devons avoir le droit de recevoir toutes les informations, de les conserver et de les diffuser selon nos propres sensibilités politiques. Ceci est entièrement compatible avec les alinéas 2 et 69 de la Constitution de la République socialiste du Viêt-nam, totalement dans l'esprit de la Déclaration universelle des droits de l'homme du 10 décembre.
J'ai fondé le Parti Thang Tien Viêt-nam (Parti pour le progrès du Viêt-nam) avec pour objectif de faire progresser le Viêt-nam dans tous les domaines, par une lutte ouverte mais pacifique contre le Parti communiste. Ce parti « pour le progrès » s'est allié avec le parti « pour le peuple » pour former le Parti fédéral « Lac Hông » (nom légendaire du peuple vietnamien).
Pourtant le gouvernement communiste vietnamien me taxe de délit de propagande contre la République socialiste du Viêt-nam, en dépit de l'absence d'un quelconque paragraphe dans la législation vietnamienne faisant jurisprudence.
Ainsi, on peut mieux se rendre compte du « traitement de faveur » que ce merveilleux gouvernement communiste réserve à ses concitoyens ! Je n'arrive toujours pas à comprendre le mode de pensée de ce gouvernement communiste vietnamien. Il est en train d'aller à l'encontre du progrès de l'humanité, de restreindre la liberté, la démocratie, les droits de l'homme qui sont des valeurs dont les citoyens vietnamiens rêvent de bénéficier.
Quiconque, une fois ces lignes lues ou entendues, ne peut s'empêcher de souffrir dans son for intérieur.
Ce gouvernement se réjouit et s'enorgueillit d'avoir emprisonné et forcé les démocrates à l'aveu, les obligeant à abandonner leurs activités.
Devant de tels agissements dénués de conscience du gouvernement communiste vietnamien, je ne suis qu'un simple être humain mais avec la ferme volonté de ne pas reculer devant ce tribunal injuste, et de lutter davantage pour la liberté, la démocratie et les droits de l'homme.
Je suis prêt à échanger les souffrances de ma propre personne contre ces valeurs pour le Viêt-nam.
Nguyen Phong Huê,
Président du Parti Thang Tien Viêt-nam
Images du procès du père Nguyen Van Ly :