Le 7 avril 2006, Munir Mengal, directeur de la première chaîne en baloutche Baloch Voice, a disparu à Karachi (Sud). Il aurait été arrêté par les services secrets militaires à l'aéroport international de la capitale économique du Pakistan. Reporters sans frontières demande au gouvernement de mobiliser des moyens pour obtenir la libération du directeur de Baloch Voice.
Le 7 avril 2006, Munir Mengal, directeur de la chaîne en baloutche Baloch Voice, a disparu à Karachi (Sud). Selon sa famille, il aurait été arrêté par les services secrets militaires à l'aéroport international de la capitale économique du Pakistan.
Reporters sans frontières demande au gouvernement de la province du Sind et aux autorités fédérales de mobiliser des moyens pour obtenir la libération du directeur de Baloch Voice. Si les accusations de sa famille se confirment, il est regrettable que les services de sécurité soient de nouveau impliqués dans ce genre de kidnapping de journalistes. “Lancer une télévision pour les dix millions de Baloutches au Pakistan et à travers le monde, ne peut être en soit un crime. Nous demandons la libération de Munir Mengal et la fin des pressions sur les responsables de cette chaîne”, a déclaré Reporters sans frontières.
Baloch Voice, la première chaîne en langue baloutche, devait commencer sa diffusion sur le satellite en juillet 2006. En plus de bulletins d'information, Baloch Voice prévoit de diffuser des films, du sport et des émissions de divertissement en baloutche, brahui, anglais et arabe. La direction de la chaîne est basée aux Emirats arabes unis.
Arrivé de Bahreïn le même jour, Munir Mengal a disparu à Karachi. Selon sa soeur, résidant au Pakistan, il aurait été arrêté par les services secrets au sein même de l'aéroport. Elle a affirmé qu'elle redoutait que son frère ne soit soumis à de fortes pressions. “Il n'a aucune relation avec des partis politiques”, a-t-elle tenu à préciser.
Selon des journalistes de Karachi, les services secrets militaires souhaiteraient obtenir des informations sur l'origine des fonds qui ont permis le lancement de Baloch Voice. “Vu la tension extrême qui règne au Balouchistan, l'armée voit d'un mauvais oeil l'arrivée de cette nouvelle chaîne. Ils doivent suspecter des financements étrangers”, analyse un journaliste d'un quotidien national qui a souhaité rester anonyme.
Cette disparition intervient alors que Hayatullah Khan, journaliste du quotidien en ourdou Ausaf et photographe pour l'agence European Press Photo Agency (EPA), est porté disparu depuis le 5 décembre 2005.