Le cyberdissident Pham Hong Son battu par la police pendant le sommet de l'APEC
Organisation :
Des officiers de police ont interpellé à son domicile le cyberdissident Pham Hong Son, le 17 novembre 2006. Dans une interview donnée au Mercury News, il a déclaré avoir été battu et détenu plusieurs heures au poste de police avant d'être libéré le soir même. Il a pu rejoindre son domicile, mais il est désormais assigné à résidence avec sa femme et ses deux fils.
Plusieurs dissidents ont affirmé avoir été menacés, détenus ou même battus par la police ces derniers jours alors que se tient le sommet de l'APEC (Asian-Pacific Economic Cooperation) à Hanoi. Il semble que les autorités veulent les dissuader d'organiser des manifestations durant le sommet et les tenir à distance des journalistes étrangers. « Personne ne devrait détourner le regard quand les droits de l'homme sont bafoués, en particulier quand il s'agit du pays organisateur du sommet de l'APEC 2006», a déclaré Pham Hong Son. « On devrait prêter plus attention aux conditions dans lesquelles vivent les Vietnamiens plutôt que de signer de gros contrats commerciaux, » a ajouté le cyberdissident.
Pham Hong Son, médecin et responsable d'une firme pharmaceutique, avait été condamné le 18 juin 2003 à une peine de 13 ans de prison pour avoir écrit sur Internet plusieurs articles en faveur de la démocratie et des droits de l'homme. Le 26 août 2003, sa peine avait été réduite en appel à cinq ans d'emprisonnement et trois ans de résidence surveillée. Le cyberdissident avait finalement été libéré suite à l'amnistie présidentielle du 2 septembre 2006.
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30.08.06
Reporters sans frontières "très émue" par la libération de Pham Hong Son, mais appelle à la mobilisation en faveur de deux autres cyberdissidents emprisonnés
"Nous sommes très émus par la libération de Pham Hong Son et nous avons une pensée pour sa femme, Vu Thuy Ha, qui s'est battue sans relâche depuis l'arrestation de son mari. Nous demandons toutefois aux diplomates et aux médias étrangers de ne pas relâcher leur pression sur les autorités vietnamiennes afin que les cyberdissidents Nguyen Vu Binh et Truong Quoc Huy soient également relâchés", a déclaré l'organisation.
"Le Viêt-nam fait des efforts pour apaiser la communauté internationale au moment où le pays négocie son adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC). Cependant, il faut se garder d'en déduire que ce pays a véritablement évolué en matière de respect des droits de l'homme et de la liberté d'expression. Que se passera-t-il lorsque le gouvernement vietnamien aura obtenu son adhésion à l'OMC ? Nous craignons que rien n'ait changé et que la répression contre les journalistes et les cyberdissidents reprenne ensuite de plus belle", a ajouté Reporters sans frontières.
Pham Hong Son a bénéficié de l'amnistie présidentielle prononcée chaque année à l'occasion de la fête nationale du 2 septembre. Il a regagné son domicile le 30 août.
Pham Hong Son, médecin et responsable d'une firme pharmaceutique, était emprisonné depuis le 27 mars 2002 pour avoir traduit et diffusé sur Internet un article intitulé "Qu'est-ce que la démocratie ?", extrait des pages du site de l'ambassade des Etats-Unis au Viêt-nam. Auparavant, il avait écrit plusieurs articles favorables à la démocratie et aux droits de l'homme, publiés sur des forums de discussion vietnamiens.
Il avait été condamné, le 18 juin 2003, à une peine de 13 ans de prison pour " espionnage " et à trois ans de placement en résidence surveillée par la cour populaire de Hanoï. Le 26 août 2003, sa peine avait été réduite en appel à cinq ans d'emprisonnement et trois ans de résidence surveillée.
Pham Hong Son souffre d'une hernie inguinale, une tumeur de la région de l'aine. Selon sa femme, il crachait régulèrement du sang en prison. Interrogé sur la santé de son mari suite à sa libération, elle a toutefois déclaré qu'il allait "bien" et qu'il allait passer des examens médicaux complets.
Il y a plus de 16 ans, Reporters sans frontières mettait en place le " parrainage " et appelait les médias internationaux à soutenir un journaliste emprisonné. Plus de 200 rédactions dans le monde soutiennent ainsi un confrère en demandant régulièrement sa libération aux autorités concernées et en médiatisant sa situation pour que son cas ne tombe pas dans l'oubli.
Pham Hong Son est parrainé par: SVM Mac (France), Liberation.fr (France), Nathalie Griesbeck (députée européenne française et conseiller général de Moselle), la Maison de la presse de Mons (Belgique), la Maison de la presse de Charleroi (Belgique), TéléPro magazine (Belgique), Vlan-Liège (Belgique), El Siglo (Espagne), Periodistas-es.org (Espagne) et The Concordian (Canada).
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Publié le
Updated on
20.01.2016