Le cyberdissident Nguyen Vu Binh enfin amnistié
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Reporters sans frontières se réjouit de la libération du cyberdissident Nguyen Vu Binh, le 9 juin 2007, à la suite d'une amnistie accordée par le président vietnamien.
Reporters sans frontières se réjouit de la libération du cyberdissident Nguyen Vu Binh, le 9 juin 2007, à la suite d'une amnistie accordée par le président vietnamien.
"Cette libération est un vrai soulagement. Néanmoins, il est nécessaire de rappeler que le cyberdissident a passé près de cinq ans en prison uniquement pour s'être exprimé sur Internet. Cette nouvelle ne doit pas faire oublier la vague répressive qui s'abat sur les dissidents vietnamiens. La libération de Nguyen Vu Binh, à la veille d'une visite du président Nguyen Minh Triet aux Etats-Unis, est plus le résultat d'une envie de faire bonne figure auprès de la communauté internationale que d'une réelle volonté d'améliorer la situation des droits de l'homme dans le pays ", a déclaré l'organisation.
Nguyen Vu Binh avait été arrêté le 25 septembre 2002, puis condamné le 31 décembre 2003 à sept ans de prison et trois ans de résidence surveillée pour avoir publié sur Internet des articles à "caractère réactionnaire" et pour avoir entretenu des relations avec des "dissidents subversifs".
Le président Nguyen Minh Triet doit se rendre aux Etats-Unis le 22 juin 2007. À l'occasion de cette visite, le président américain Georges W. Bush a souligné "sa profonde inquiétude devant l'augmentation récente des arrestations et des détentions de militants pacifiques de la démocratie au Viêt-nam". Il a ajouté "que de tels agissements limiteront inévitablement la croissance des relations bilatérales".
Au Viêt-nam, huit cyberdissidents sont toujours emprisonnés pour avoir publié des articles sur Internet.
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18.01.07 - Reporters sans frontières demande l'amnistie du cyberdissident Nguyen Vu Binh
Dans une lettre datée du 18 janvier 2007, Reporters sans frontières a demandé au président vietnamien, Nguyen Minh Triet, d'inclure Nguyen Vu Binh dans la liste des prisonniers qui seront amnistiés à l'occasion du nouvel an lunaire, le 17 février. L'organisation attire particulièrement l'attention du chef de l'Etat sur l'état de santé du cyberdissident, qui s'est rapidement dégradé ces derniers mois.
"Il nous semble qu'il est temps de faire preuve de clémence envers cet homme, qui a déjà passé plus de quatre ans en prison et dont le seul crime est de s'être exprimé librement sur Internet,” a estimé l'organisation dans son courrier.
Nous souhaiterions également attirer votre attention sur le mauvais état de santé du cyberdissident. Détenu dans une cellule exiguë au camp de Nam Ha avec des prisonniers de droit commun, il souffre, depuis novembre 2006, d'hypertension artérielle sévère et de troubles digestifs. Son état s'aggrave de jour en jour. Malgré les multiples demandes de sa femme, il n'a jamais été examiné par un médecin et il n'a bénéficié d'aucun traitement médical adéquat. Nous craignons aujourd'hui pour sa vie. Son cas est très semblable à ceux de Le Chi Quang et Pham Hong Son, que vous avez accepté d'amnistier en raison de leur état de santé.
Nous tenons à vous rappeler que le Viêt-nam a rendu public, en 2005, un livre blanc sur les droits de l'homme, dans lequel il s'engageait à respecter la liberté d'expression et à promouvoir une utilisation libre d'Internet. Relâcher Nguyen Vu Binh, emprisonné depuis quatre ans pour quelques articles publiés sur le Net, montrerait que ces déclarations sont suivies d'effets.”
Nguyen Vu Binh, ancien journaliste d'une publication officielle du Parti communiste vietnamien, Tap Chi Cong San (Les revues communistes), a été arrêté le 25 septembre 2002 et condamné, le 31 décembre 2003, à sept ans de prison et trois ans de résidence surveillée.
Le cyberdissident a été accusé d'avoir entretenu des relations avec des "dissidents subversifs", comme Le Chi Quang et Pham Hong Son. Il aurait ensuite reçu, de la part "d'une organisation réactionnaire basée à l'étranger", la somme de 4,5 millions de dongs vietnamiens (environ 230 euros). Les autorités lui ont également reproché sa participation à une association de lutte contre la corruption ainsi que sa demande, faite en 2000, de créer un parti libéral démocratique. Enfin, Nguyen Vu Binh a été condamné pour avoir publié sur Internet des textes dont le contenu présentait un "caractère réactionnaire", notamment un essai intitulé "Réflexion sur les accords frontaliers sino-vietnamiens", dans lequel il critiquait un traité conclu entre la Chine et le Viêt-nam en 1999.
En prison, il refuse toujours de rédiger son "autocritique", c'est-à-dire un texte dans lequel il reconnaîtrait sa culpabilité et ferait allégeance au parti communiste vietnamien.
Publié le
Updated on
20.01.2016