"Cette condamnation est une preuve supplémentaire de la répression que le gouvernement chinois mène à l'encontre des voix dissidentes. Cette accusation d'"incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat" est une mesure d'intimidation. Lü Gengsong n'a fait qu'user de son droit à la liberté d'expression et nous demandons à la Cour de revoir son jugement", a déclaré l'organisation.
Reporters sans frontières est indignée par la confirmation en appel le 15 avril 2008 de la condamnation à quatre ans de prison infligée à l'avocat et cyberdissident Lü Gengsong. Devant la Cour supérieure du Zhejiang, l'avocat de Lü Gengsong a plaidé non coupable en faveur de son client, en insistant notamment sur le caractère non subversif des articles incriminés. L'organisation exige la libération immédiate du cyberdissident.
- article datant du 05 février 2008
Reporters sans frontières réprouve fermement la condamnation à quatre ans de prison pour "incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat" du cyberdissident Lü Gengsong. Il a comparu devant la première Cour intermédiaire de la ville de Hangzhou (est de la Chine) le 5 février 2008 après dix mois de détention provisoire.
"Cette condamnation est une preuve supplémentaire de la répression que le gouvernement chinois mène à l'encontre des voix dissidentes. Cette accusation d'"incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat" est une mesure d'intimidation. Lü Gengsong n'a fait qu'user de son droit à la liberté d'expression et nous demandons à la Cour de revoir son jugement", a déclaré l'organisation.
Lü Gengsong, basé dans la province du Zhejiang (Est), appartient à l'organisation internationale d'écrivains PEN et publie ses textes sur Internet. Selon sa femme, cinq d'entre eux ont été mis en cause par le tribunal, mais les passages considérés comme "subversifs" n'ont pas été mentionnés.
Le 16 septembre 2007, la famille de Lü Gengsong avait reçu une notification du Bureau de la Sécurité publique de Xihu (près de Hangzhou), l'informant qu'il n'était pas autorisé à faire appel à un avocat. Dans ce document, la police justifie cette décision en invoquant l'accusation de "détention de secrets d'Etat" retenue contre le cyberdissident.
Par ailleurs, le 27 août 2007, au moins mille intellectuels chinois avaient signé une pétition appelant à la libération de Lü Gengsong et rappelé les promesses faites lors de l'obtention des Jeux olympiques par les autorités en vue de l'amélioration de la situation des droits de l'homme.
Près de six mois avant le début des Jeux olympiques de Pékin, la Chine reste la plus grande prison pour les blogueurs et les journalistes dans le monde. En 2007, Reporters sans frontières a recensé la fermeture de plus de 2500 sites Internet, dont la plupart étaient des forums de discussion.