Le cyberdissident Huang Qi enlevé et des journalistes étrangers interpellés dans la région du Sichuan

Le célèbre cyberdissident Huang Qi, 44 ans, fondateur du site Internet www.64tianwang.com, est accusé de "possession illégale de secrets d'Etat." Reporters sans frontières demande sa libération.

16.06 - Huang Qi soupcçonné de "possession illégale de secrets d'Etat" Le cyberdissident Huang Qi est détenu par la police depuis le 10 juin 2008. La police le soupçonne de “détenir illégalement des secrets d'Etat“. D'après ses proches, les autorités l'ont arrêté en raison des informations qu'il publiait sur son site Internet, qui traite notamment de l'organisation de l'aide humanitaire. “A moins de deux mois des Jeux olympiques, cette arrestation est une nouvelle provocation, qui va à l'encontre de l'ouverture prônée par le gouvernement lors du séisme qui a secoué la région du Sichuan le 12 mai. Nous demandons aux autorités l'abandon des charges retenues à l'encontre de Huang Qi. Il n'a fait que son devoir en informant les internautes sur la situation des victimes du séisme“, a déclaré l'organisation. A Chengdu (capitale du Sichuan), le 10 juin vers 19 heures, des témoins ont vu trois personnes obliger Huang Qi ainsi que deux collègues, à monter à bord d'un véhicule. Ils ont été déclarés disparus deux jours plus tard. La police de Chengdu a affirmé qu'elle avait reçu la consigne du Parti communiste de ne divulguer aucune information concernant cette affaire. La femme de Huang Qi, Zheng Li, a demandé à l'avocat Mo Shaoping de le défendre. Ce dernier avait défendu de nombreux défenseurs des droits de l'homme, notamment le journaliste Li Changqing, ancien directeur adjoint de l'information du quotidien Fuzhou Daily, et Zhao Yan, ancien collaborateur du New York Times. Huang Qi est le fondateur du site Internet 64tianwang, sur lequel sont publiées des informations concernant les droits de l'homme. D'après le rédacteur en chef du site www.64tianwang.com, Zhang Guo Ting, il est possible que tout ceci soit lié au dernier article que Huang Qi a publié sur Internet concernant l'arrestation d'une professeure retraitée de l'Université de Technologie du Sud-Ouest, Zheng Hongling, 53 ans, pour “divulgation d'informations à l'étranger“. ------------------ 12.06 - Le cyberdissident Huang Qi enlevé et des journalistes étrangers interpellés dans la région du Sichuan Reporters sans frontières s'inquiète de l'enlèvement à Chengdu (capitale du Sichuan) du célèbre cyberdissident Huang Qi, 44 ans, fondateur du site Internet www.64tianwang.com. Le 10 juin 2008, vers 19 heures, trois personnes l'ont fait monter de force dans une voiture avec deux autres activistes. La police de la ville dit ne pas être au courant de leur sort. Cet enlèvement, qui ressemble fortement à une arrestation par des agents du Bureau de la Sécurité publique, pourrait être lié à l'interpellation, la veille, du professeur Zheng Hongling, qui avait publié une série d'articles traitant du séisme au Sichuan sur un site Internet basé aux Etats-Unis. “Un mois jour pour jour après le séisme qui a touché la région du Sichuan, l'enlèvement de Huang Qi et de ces deux activistes, montre que la répression envers les défenseurs de la liberté d'expression continue. Nous demandons aux autorités d'ouvrir une enquête pour savoir où se trouvent les trois hommes et les libérer dans les plus brefs délais. Nous exprimons également notre soutien à Zheng Hongling. Dans les trois articles qu'elle a publiés, elle ne fait qu'user de son droit à la liberté d'expression en critiquant la gestion du séisme par les autorités de Mianyang, la ville dans laquelle elle résidait. Nous demandons sa libération immédiate“, a déclaré l'organisation. D'après le rédacteur en chef du site www.64tianwang.com, Zhang Guo Ting, il est possible que tout ceci soit lié au dernier article que Huang Qi a publié sur Internet concernant l'arrestation d'une professeure retraitée de l'Université de Technologie du Sud-Ouest, Zheng Hongling, 53 ans, pour “divulgation d'informations à l'étranger“. Rescapés du séisme qui a touché la région du Sichuan, Zheng Hongling et son mari ont trouvé refuge chez un ami, Huang Shaopu, à Chengdu, depuis le 12 mai. Les 23, 25 et 27 mai, elle a publié une série de trois articles sur le site Internet chinois “Observe China“, hébergé aux Etats-Unis, intitulée : “Récits de mes aventures durant le tremblement de terre“. Zheng Hongling a été inculpée le 9 juin, pour avoir publié ces articles reprochant aux autorités de ne pas laisser les organisations privées faire leur travail. Elle est actuellement détenue à la prison de Mianyang. Huang Shaopu a également été interrogé par la police car les articles étaient publiés depuis son ordinateur mais il avait déclaré ne pas savoir qu'ils étaient destinés à une publication. Depuis le séisme, sur www.64tianwang.com, Huang Qi critiquait notamment l'organisation de l'aide humanitaire. Le 20 mai, il avait déclaré : “Les reportages que nous voyons sont biaisés. En réalité, il est très difficile pour les organisations privées de délivrer de l'aide alimentaire. Elles sont obligées de passer par le canal des autorités. Peu importe la manière avec laquelle le gouvernement sert sa propagande et s'érige en sauveteur, peu de citoyens ont confiance en lui en raison des scandales de corruption qiu ont déjà eu lieu par le passé lors de telles catastrophes.“ De 2000 à 2005, Huang Qi a été détenu à la prison de haute sécurité de Nanchong pour “subversion.“ Il avait été arrêté le 3 juin 2000, la veille du onzième anniversaire du massacre de la place Tiananmen (4 juin 1989), et inculpé en vertu des articles 103 et 105 du code pénal. Les autorités lui avaient reproché la publication d'articles sur le massacre, écrits par des dissidents basés à l'étranger. Il souffre depuis de problèmes de santé assez graves en raison des violences qu'il a subies en prison. A l'origine, Huang Qi avait créé un site pour diffuser des avis de recherche de personnes disparues en Chine. En 2004, Reporters sans frontières lui avait décerné le Prix “Cyberlibertés“ pour le combat qu'il menait en faveur de la liberté d'expression et de la défense des droits de l'homme sur Internet. Par ailleurs, le 12 juin, la police a expulsé une dizaine de journalistes étrangers d'un quartier de Dujiangyan, a rapporté l'Agence France-Presse qui comptait deux de ses employés dans le groupe. Les reporters tentaient de faire une enquête sur l'une des écoles qui s'est effondrée le 12 mai. Des journalistes ont également été malmenés et du matériel professionnel a été endommagé par des policiers. "On assiste à une véritable chasse aux représentants de la presse. La police et l'armée bloquent les voies d'accès et fouillent tous les véhicules", a affirmé Tom Van de Weghe, correspondant en Chine de la radiotélévision belge VRT, qui a été interpellé à Dujiangyan et à Juyan. Les autorités du Sichuan avaient pourtant renouvelé, la veille, les accréditations accordées à la presse pour se rendre dans les zones affectées par le séisme. En savoir plus sur les restrictions imposées par le gouvernement chinois en matière de liberté de la presse concernant le séisme du 12 mai dans la région du Sichuan Lire l'entretien que la femme de Huang Qi avait accordé à TF1 en 2003 Lire le rapport “Voyage au cœur de la censure d'Internet“ publié en octobre 2007 : Lire les articles de Zheng Hongling (en chinois) : - http://www.observechina.com/info/artshow.asp?ID=49485 - http://www.observechina.net/info/artshow.asp?ID=49501 - http://www.observechina.com/info/artshow.asp?ID=49535
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Updated on 20.01.2016