Le correspondant de la BBC se voit refuser le renouvellement de son visa

Reporters sans frontières est consternée par la décision des autorités de Hanoi de ne pas renouveler le visa de presse de Bill Hayton, correspondant de la BBC World Service au Viêt-nam. Il est contraint de quitter le pays avant le 15 mars. "Alors que le gouvernement s'est engagé dans une nouvelle phase de répression des mouvements dissidents, un correspondant étranger, perçu comme un témoin gênant, est expulsé sur la base d'arguments bureaucratiques. C'est scandaleux et cela démontre combien les lois vietnamiennes sur le travail des journalistes étrangers sont archaïques et liberticides. Nous appelons la communauté internationale, et notamment l'Union européenne, à réagir", a affirmé l'organisation. C'est la première fois depuis 2000 - date à laquelle les journalistes français Sylvaine Pasquier de L'Express et Arnaud Dubus de Libération avaient été expulsés - qu'un reporter étranger est contraint de quitter le Viêt-nam. Le 6 mars 2007, le Département de la presse du ministère des Affaires étrangères a informé Bill Hayton que son visa de journaliste ne serait pas renouvelé. Il est contraint de quitter le pays avant le 15 mars. Il a rendu publique cette information lors d'une réunion à laquelle étaient présents des officiels vietnamiens. Présent au Viêt-nam depuis mai 2006, il disposait d'un visa de "journaliste visiteur". Les autorités refusent de lui délivrer un visa de correspondant permanent. Selon les régulations en cours, le média doit disposer d'un bureau sur place pour pouvoir accréditer un correspondant. La radio britannique a accompli ces démarches, mais la réponse a été retardée sans raison. Selon des sources à Hanoi, le ministère de la Sécurité publique aurait fait pression sur les services de l'information et de l'immigration pour que le journaliste britannique soit contraint de quitter le pays. Les autorités semblent reprocher à Bill Hayton d'avoir enquêté sur la répression contre les dissidents. Comme beaucoup de ses collègues, il refusait de se plier à la régulation vietnamienne qui oblige à demander cinq jours à l'avance l'autorisation d'interviewer une personne.
Publié le
Updated on 20.01.2016