Le congrès américain ouvre une enquête sur Yahoo! et son implication dans l'arrestation du cyberdissident Shi Tao
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Reporters sans frontières salue l'ouverture, par le congrès américain, d'une enquête visant à clarifier le rôle de Yahoo! dans la condamnation de Shi Tao à dix ans de prison, pour "divulgation illégale de secrets d'État à l'étranger".
"Les prises de positions confuses de Yahoo! doivent enfin être éclaircies. Il est temps pour la société américaine de reconnaître ses erreurs et d'en assumer les conséquences", a déclaré Reporters sans frontières.
Le 3 août 2007, le président de la commission des Affaires étrangères de la Chambre des Représentants, Tom Lantos, a annoncé l'ouverture d'une enquête, qualifiant de "honteux" le comportement de la société américaine, qui a fourni les bases des informations nécessaires à la police dans l'arrestation du cyberdissident. Selon M. Lantos, "chercher à cacher cette pratique méprisable quand le Congrès demande une explication est un grave délit". Le parlementaire a ajouté que "pour une compagnie engagée dans l'industrie de l'information, Yahoo! aura à répondre de beaucoup de pratiques secrètes".
En février 2006 devant une Commission du Congrès, Michael Callahan, l'un des managers de Yahoo!, avait affirmé que l'entreprise n'avait "aucune information concernant le contenu de l'enquête entreprise par les autorités chinoise à l'encontre de Shi Tao en 2004". Pourtant, le département de la Sécurité d'Etat de Pékin a bel et bien fait parvenir à Yahoo ! un document, daté du 22 avril 2004, expliquant que les autorités souhaitaient obtenir des informations relatives à un internaute suspecté d'avoir "illégalement fourni des informations relevant du secret d'Etat à des institutions étrangères".
Le 29 mai 2007, la famille de Shi Tao s'est jointe à la plainte déposée contre Yahoo! par la famille du dissident Wang Xiaoning, devant une cour de Californie. Tout comme Shi Tao, Wang Xiaoning, emprisonné depuis 2003, a été condamné sur la base d'informations fournies par Yahoo! à la police chinoise. La société avait alors justifié sa collaboration en affirmant ne pas avoir été mise au courant du contenu de l'enquête. Elle assurait avoir simplement dû se conformer à la législation chinoise.
Il y a plus de 16 ans, Reporters sans frontières mettait en place le " parrainage " et appelait les médias internationaux à soutenir un journaliste emprisonné. Shi Tao est ainsi soutenu par : Miljörapporten (Suède), Télé Bruxelles (Belgique)
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Updated on
20.01.2016