Le blogueur franco-vietnamien Pham Minh Hoang menacé d’expulsion

Reporters sans frontières (RSF) est extrêmement préoccupée par l’annonce du gouvernement vietnamien de vouloir expulser le blogueur franco-vietnamien Pham Minh Hoang de son pays. L’organisation dénonce ce harcèlement excessif et demande aux autorités françaises d’apporter leur soutien au journaliste-citoyen.

Le 1er juin, l’enseignant et blogueur critique Pham Minh Hoang a reçu une notification du consulat de France à Ho Chi Minh l’informant de sa probable expulsion du pays dans les prochains jours. A l’origine de cette décision soudaine, une démarche entamée par le Président du Vietnam Tran Dai Quang pour déchoir le journaliste-citoyen de sa nationalité vietnamienne.


Ce professeur et membre du parti pro démocratie Viet Tan a maintes fois fait l’objet de pressions diverses, tant morales que judiciaires. Ses articles engagés sur l’éducation, l’environnement ou encore la souveraineté face à la Chine avaient conduit à sa condamnation en appel à 17 mois de prison ferme et 3 ans de résidence surveillée en 2011, une peine allégée grâce à la mobilisation des défenseurs des droits de l’homme et de l’Etat français. Sa famille avait également été la cible de menaces.


Profondément attaché à son pays, Pham Minh Hoang a publié sur son compte Facebook un courrier intitulé Lettre à coeur ouvert en rappelant sa volonté de rester auprès de sa famille et de continuer à agir pacifiquement pour résoudre les problèmes du pays. Il espère aujourd’hui recevoir le soutien de la communauté internationale, notamment l’appui du gouvernement français.


RSF s’insurge contre cette énième tentative du Parti d’intimider et de faire taire les voix dissidentes. Cette annonce du gouvernement vietnamien est totalement disproportionnée et illégitime. Les autorités doivent renoncer à cette décision qui témoigne d’une répression non dissimulée à l’encontre des citoyens qui osent soulever des sujets controversés.


Le Vietnam demeure un pays où la liberté d’expression est régulièrement mise à mal par le Parti unique au pouvoir. En témoigne la détention arbitraire de l’avocat, blogueur et défenseur des droits de l’homme Nguyen Van Dai depuis plus d’un an. Accusé de “propagande contre l’Etat”, ni lui ni ses proches n’ont reçu d’informations relatives au processus d’investigation ou au procès.


Le Parti recourt également à des vagues d’arrestations "préventives". En janvier dernier, trois blogueurs et journalistes-citoyens ont été arrêtés la veille du nouvel an vietnamien.


Le Vietnam fait partie des pays les plus mal notés du Classement mondial pour la liberté de la presse RSF et se classe 175ème sur 180 dans l’édition 2017 du Classement RSF.

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Mise à jour le 23.08.2019