A la suite d’une requête déposée par RSF, l’ONU réclame la libération du journaliste chinois Huang Qi, victime de tortures
Gravement malade et victime de tortures, le journaliste chinois et prix RSF Huang Qi a été jugé lundi 14 janvier sans qu’un verdict ne soit rendu. Fin décembre, après le dépôt d’une requête par Reporters sans frontières (RSF), quatre experts de l’ONU avaient appelé à sa libération.
Le journaliste et prix RSF Huang Qi a été jugé à huis clos le 14 janvier dernier, sans qu’un verdict ne soit rendu. Dans une déclaration publiée le 20 décembre 2018 par le Haut commissariat aux droits de l’Homme (HCDH) suite à une requête déposée par Reporters sans frontières (RSF), quatre experts des droits humains à l’ONU appellent à sa libération immédiate, mettant en avant le fait que l’état de santé du journaliste risque de « continuer à se détériorer jusqu'à un point fatal » s’il reste en détention, du fait des mauvais traitements et de l’absence de soins dont il est victime.
Le journaliste chinois, prix RSF 2004, est le fondateur du site d’information sur les droits humains 64 Tianwang, également lauréat du prix RSF 2016. Le journaliste est détenu arbitrairement au centre pénitentiaire de Mianyang (Sichuan) pour “divulgation de secrets d'État à l'étranger” depuis novembre 2016.
« Le fait que quatre experts des droits humains à l’ONU reconnaissent la gravité du cas de Huang Qi et interpellent Pékin à ce sujet est une avancée importante, se félicite Cédric Alviani, directeur du bureau de RSF pour l'Asie de l'Est, qui appelle toutefois à « une mobilisation plus importante de la communauté internationale afin que Huang Qi soit libéré avant qu’il ne soit trop tard. »
Les quatre experts sont Seong-Phil Hong, président-rapporteur du groupe de travail sur la détention arbitraire ; Dainius Puras, rapporteur spécial sur le droit de toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible ; Michel Forst, rapporteur spécial sur la situation des défenseurs des droits de l’homme; et Nils Melzer, rapporteur spécial sur la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants.
En avril 2018, le Groupe de travail sur la détention arbitraire avait reconnu l'emprisonnement de Huang Qi comme un cas de détention arbitraire, en violation de la Déclaration universelle des droits de l'homme.
La Chine est une des plus grandes prisons du monde pour les journalistes, avec plus de 60 d’entre-eux derrière les barreaux. Dans le Classement mondial de la liberté de la presse 2018 publié par RSF, le pays stagne au 176e rang sur 180.