La répression à l'encontre des journalistes continue avec deux nouvelles arrestations
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Reporters sans frontières condamne la décision des autorités chinoises de placer en résidence surveillée pendant un an le journaliste surnommé Naranbilig, après l'avoir maintenu en détention pendant 20 jours en Mongolie intérieure. Parallèlement, l'organisation dénonce l'arrestation, le 3 mai 2008, de l'écrivain Zhou Yuanzhi, qui risque d'être poursuivi pour "incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat", comme de nombreux intellectuels et dissidents chinois.
"De part et d'autre de la Chine, les autorités continuent à incarcérer les voix indépendantes ou critiques à l'égard du gouvernement, à moins de trois mois des Jeux olympiques de Pékin. Qu'ils soient journaliste mongol ou écrivain de la province du Hubei, les intellectuels sont réduits au silence avec le même acharnement. Loin des regards, la répression se poursuit avant les JO", a déclaré Reporters sans frontières.
Le journaliste indépendant d'origine mongole et militant des droits de l'homme, connu sous le nom de Naranbilig, a été arrêté le 23 mars 2008, à son domicile de Hohhot, capitale de la Région autonome de Mongolie intérieure. Sa famille n'a pas été informée de sa détention avant qu'il ne soit libéré contre une caution de 1850 euros et placé en résidence surveillée pour une durée d'un an, à compter du 12 avril. Son domicile a été perquisitionné par la police qui a confisqué son ordinateur et de nombreux documents personnels.
Cet écrivain, auteur de dizaines d'ouvrages sur la condition de la minorité mongole, a été rédacteur en chef du mensuel Golonte ("Foyer"), interdit par les autorités, en 2006, après seulement cinq éditions. Ambassadeur de la culture mongole et de ses traditions, Naranbilig représente la communauté nomade de Mongolie du Sud à la World Alliance of Mobile Indigenous People (WAMIP). Selon le Southern Mongolian Human Rights Information Center (SMHRIC), son arrestation est un moyen de se débarrasser de la question des minorités en Mongolie intérieure, comme cela se passe au Xinjiang (Nord) et au Tibet (Ouest). Le principal prisonnier politique mongol, le journaliste Hada, est toujours détenu par les autorités chinoises qui l'ont condamné, en 1995, à 15 ans de prison pour "séparatisme" et "espionnage". Sa famile s'est récemment plainte de ses conditions déplorables de détention et de la dégradation de sa santé.
Dans la province du Hubei, l'écrivain et journaliste Zhou Yuanzhi, âgé de 47 ans, est détenu, depuis le 3 mai dernier, par le Bureau de la sécurité d'Etat de Zhongxiang. Selon l'association Independent Chinese PEN Center, l'écrivain n'a pas été revu depuis son arrestation en compagnie de sa femme. Celle-ci a depuis été relâchée et placée en résidence surveillée. Il est impossible de joindre leur domicile par téléphone. Zhou Yuanzhi avait été exclu du Parti communiste, en 1992, après avoir contribué à un article pour une publication de Voice of America. Les autorités lui ont régulièrement reproché de parler des problèmes sociaux et de la corruption de l'administration dans les centaines d'articles qu'il a rédigés. La police de Zhongxiang dit posséder de nombreuses preuves qui lui permettraient de poursuivre Zhou Yuanzhi pour "incitation à la subversion du pouvoir de l'Etat".
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Updated on
20.01.2016